E
ngagé par le directeur d’une troupe de théâtre pour retrouver un des comédiens, Haruka Matsunomiya s’aperçoit que cette disparition aurait un rapport avec l’affaire impliquant un terrifiant personnage, vêtu d’un tsugiri, qui commet des meurtres de sang froid. Fujihiko Ise ne ressemble-t-il pas de façon troublante à Seiji, le fils assassiné du notable Hyûga, lui-même décédé de façon bien étrange ? Peut-être la jolie Tôko, amie de la famille, en sait-elle plus qu’elle ne le dit ? Haruka peine à éclaircir cette énigme et tout autant une mystérieuse escroquerie qu’on lui impute d’abord à tort et qui révèle que des malfrats ont utilisé son nom et son bureau pour arnaquer un certain Okino désirant investir dans une bâtisse ancienne . A cela s’ajoutent les soucis que lui causent les étranges dons de son assistante, Maya, capable de prédire certains évènements et que son camarade, Ryôhei Umezane, souhaite étudier.
Deux ans séparent la parution du premier et du deuxième tome des Mystères de Taisho. Cependant, ce délai n’a aucune incidence sur le déroulement de l’histoire car chaque aventure du précédent volume avait trouvé sa solution. Et si l’une des deux nouvelles enquêtes présentées permet de retrouver Tokô, cette jeune femme sur laquelle le héros devait se renseigner avant qu’elle n’épouse son frère, nul besoin de se remémorer dans le détail ce qui précédait.
En fait, l’intérêt de la série ne tient pas tellement aux affaires résolues, qui sont presque trop simples, mais bel et bien au mystère qui entoure Maya et son étrange pouvoir. En effet, ses prédictions qui surgissent de manière impromptue, ses intuitions et sa perspicacité sont troublantes. D’où vient-elle ? Qui est-elle ? Ce n’est pas encore dans cet album que Kei Toume (Les Lamentations de l’agneau, Sing yesterday for me, Déviances, Zero) nous offre la réponse. En revanche, sans lancer la moindre piste véritable, elle met à nu les sentiments contradictoires d’une jeune fille qu’on découvre esseulée, attristée, en manque cruel d’affection. Sa détresse est poignante et la lettre qu’elle reçoit de ses parents, dans les dernières pages, suscite la curiosité. Ainsi donc, ils existent bel et bien quelque part, comme ce professeur Fujieta dont le lecteur n’a pas une seule fois aperçu le visage ! Néanmoins, c’est de nouveau sur un « et ensuite ? » que ce clôt le deuxième tome des Mystères de Taisho.
Puisqu’il faut ronger son frein du côté du scénario, il ne reste plus qu’à admirer le graphisme toujours aussi incisif de Kei Toume. Son dessin restitue avec talent l’ambiance du Tokyo des années 20. On y retrouve un petit goût suranné qui sied parfaitement à l’atmosphère, chargée de mystère, de la série. Amplement suffisant pour confirmer la bonne tenue de l’ensemble.
>>> Lire la chronique du tome 1 des Mystères de Taisho
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