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iu-Xsi, numéro deux de la longue hiérarchie amazone, ne rêve que d'une chose : détrôner Câli Bâni et devenir guerrière suprême. Pour parvenir à ses fins, elle aura besoin de la perle de cœur d'un lamentin céleste unique en son genre, le lamentin noir. Elle trouvera sur son chemin non seulement ses sœurs ennemies mais aussi un certain capitaine Kimbell.
Déjà le neuvième tome de Kookaburra Universe, la neuvième « escale », comme on les appelle au service marketing de chez Soleil. Et c'est au tour de Louis, auteur de Tessa, agent intergalactique, de s'y coller. Il reprend donc ici deux personnages emblématiques de la série-mère, qui occupent une place importante dans la structure de l'Empire amazone et de l'Alliance terrienne, pour expliquer l'origine de l'immense perle noire au rôle prépondérant dans le tome quatre de Kookaburra.
De toute évidence, c'est bel et bien aux fans de cette série culte de science-fiction, née il y a dix ans dans l'esprit de Didier Crisse, que Louis s'adresse en multipliant les références aux albums passés. Comme ce fut déjà le cas dans d'autres volumes de Kookaburra Universe, le résultat dépasse en qualité une série-mère qui, après un début prometteur, a souffert de l'inconstance des parutions et d'une reprise plutôt hasardeuse par Nicolas Mitric. On retrouve maintenant ce qui devrait faire la marque de toute bonne histoire grand public, à savoir un souffle épique qui ne se tarit pas, des rebondissements parfaitement mis en scène, des scènes de combat impressionnantes, un humour qui n'est pas toujours des plus fins mais cadre on ne peut mieux avec le genre, des intrigues qui se croisent pour mener à un final éblouissant... le tout sur un rythme trépidant qui n'autorise aucun temps mort.
Pour l'amateur de Kookaburra, l'intérêt se situe également au niveau des révélations sur plusieurs portes laissées ouvertes par Crisse. Outre la perle noire détenue par les Amazones, d'autres pans du récit se voient ainsi révélés, notamment le temps d'une visite sur la planète Océanide où les Maîtres-Bergers s'arrêtent pour prendre livraison de petits bukkandis. D'un point de vue purement visuel, le style de Louis convainc grâce à une bonne maîtrise du découpage éclaté et une grande importance accordée au mouvement. Il s'accompagne des couleurs éclatantes de Sébastien Lamirand, devenu coloriste attitré de la série. L'ensemble s'avère efficace et sans défaut majeur.
Le monde créé autour du Kookaburra et de la prophétie des étoiles n'en finit pas de s'étendre, pour le meilleur comme pour le pire. Certains albums, par exemple les deux derniers du premier cycle, avaient été loin de faire l'unanimité. A n'en point douter, Le lamentin noir devrait réconcilier pas mal de lecteurs avec ce qui devait être le plus grand space opera de la BD et aura pourtant laissé sur le bas-côté plus d'un fan des origines.
Le tome 9 à savoir « le Lamentin noir » est excellent. Il fait suite pour moi à un petit raté de la série. Cela rehausse un peu le niveau. Finalement, il y a une alternance de bons et de moins bons volumes. Tout dépend finalement du dessinateur et du scénariste qui change à chaque fois.
Une bonne mention également pour le coloriste Sébastien Lamirand qui a fait un excellent travail qui nous permet de plonger dans l'aventure sans crier gare!
Ce tome va nous éclairer sur quelques zones d'ombre en revenant 20 ans en arrière. Le final va se révéler grandiose. C'est un scénario qu'on peut qualifier d'assez bien maîtrisé. Tout ce que j'aime !