I
l y a quatre siècles, Chinatsu a vu toute sa famille massacrée par un vampire avant d’être elle-même mordue par celui-ci. Devenue un être surpuissant et maudit, elle n’a, depuis lors, eu qu’un seul objectif : se venger du meurtrier des siens. Traversant les siècles et s’y adaptant, elle est installée à New York depuis peu mais, déjà, les autres suceurs de sang ont retrouvé sa trace. Parmi eux, Freya, qui fut autrefois l’amante de Chinatsu et qui l’avait suppliée de la transformer en vampire avant de se retourner contre elle. Leurs retrouvailles impromptues se placent aussitôt sous les sombres auspices des vieilles trahisons…
Intitulé Vengeance, ce premier tome de Drain donne le ton de la série. Le vampirisme y côtoie le saphisme sur fond de vendetta. Et si, malgré la persistance de quelques zones d’ombre, la quête vengeresse de l’héroïne est amplement expliquée, ses amours anciennes le sont tout autant. Pour ce faire, procède C. B. Cebulski à coup de flash-black (Spiderman Fairy Tales, Wolverine) qui composent la moitié de l’album, sans pour autant briser la dynamique du rythme, assez enlevé. Cependant, certaines situations du passé ou du présent fleurent un peu trop le mélodrame, si bien que les séquences entre Freya et Chinatsu tiennent plus des romances à la sauce Harlequin que d’autre chose. Quant aux scènes où les deux femmes se battent en duel, malheureusement, elles deviennent risibles à cause de l’irréalisme de certains détails. Vraiment, on peut se demander comment les généreuses poitrines de ces dames peuvent tressauter dans tous les sens durant leurs passes d’armes sans qu’un téton ne surgisse de leurs bustiers… Par ailleurs, le caractère assez creux et mou des personnages n’aide pas un récit qui débutait pourtant bien. Quant au graphisme de Sana Takeda (Soulfire), la couverture, un brin aguicheuse, en donne un bon aperçu. Plusieurs caractéristiques des mangas y sont évidentes, entre autre une tendance à faire les bas des visages très triangulaires, ainsi que des yeux pourvus d’une pléthore de cils qui accentue encore la tendance larmoyante de certains passages. Pour le reste, le dessin de Takeda s’avère assez élégant et colle bien à l’atmosphère. On regrettera néanmoins les floutés qui, tout en répondant à des plans cinématographiques, amènent une certaine confusion pour bien distinguer le présent des flash-backs.
Plutôt creux, ce premier tome de Drain laisse le lecteur sur sa faim. A réserver aux inconditionnels d'histoires de vampires et de filles à fortes poitrines.
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