A
près La France vue par les Suisses qui compilait les dessins de presse consacrés à l’actualité dans l’Hexagone sous le premier septennat du Président Chirac, place au Foot vu par… les Suisses. Les mêmes, faites un effort quoi. C’est d’ailleurs le seul qui est nécessaire pour se plonger dans ce recueil savoureux, tantôt moqueur, tantôt franchement caustique. Sous les griffes d’une quinzaine d’auteurs, c’est la fête du ballon rond et de tous ceux qui gravitent autour (joueurs, dirigeants, supporters) avant même l’ouverture de l’Euro helvéto-autrichien (ou austro-suisse à vous de voir).
Retour sur les faits marquants des derniers grands tournois, traitement acerbe de la violence dans le jeu ou dans les tribunes, liaisons plus ou moins dangereuses avec l’argent, comportement de l’accro de la zapette en période de compét’, tout passe à la moulinette. Extraits de journaux, ces dessins révèlent un traitement réservé à certains évènements, différent de celui de la presse française, ce qui apporte un réel plus. Le désormais célèbre coup de boule de Zizou reçoit ainsi un autre éclairage vu de l’autre côté des Alpes. Les enfants du cru ne reçoivent pas pour autant de traitement de faveur ; le Président de la FIFA, Sepp Blatter, au premier rang, fait l’objet d’une caricature féroce en étant présenté comme despote régnant sur un empire financier, constat et portrait partagés sous la plume et le crayon d’auteurs que la sélection de caricatures fait apparaître comme unanimes sur la question. L’équipe de Suisse, petite nation de football chacun en conviendra, est quant à elle gentiment raillée lorsqu’il s’agit de parler de résultats. Mais en la matière, la presse française n’a pas la dent moins dure : il s’agit de se rappeler des mois qui ont précédé le début du Mondial ’98 ou les commentaires et dessins qui ont accompagné le bide de la campagne coréenne de 2002.
Recueil opportunément placé en librairie à l’heure de l’Euro 2008, Le foot vu par les Suisses ? Sans aucun doute, mais il faudrait avoir un compte à régler avec soi-même pour se priver d’une bonne tranche de sourires. Pour ne prendre qu’un exemple, les facéties mises en scène par Mix & Remix ( Ça baigne - Glénat) ou la longue suite, comparable à une succession de une-deux de la réplique, consacrée aux téléfooteux par Hermann valent leur pesant d’or et tellement mieux que les enfilades de gags consternants et usés jusqu’à la corde qui envahissent d’ordinaire les têtes de gondoles. Une étoile - cette fois sans le guide Michelin – à mettre sur le maillot de Glénat.
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