D
es générations de souveraines se succèdent sur le trône d’un royaume lointain, illuminé par l’éternellement jeune Astraea. Eprise d’un scientifique coupable aux yeux du pouvoir d'explorer des sciences interdites, l’une d’elle, Edeline, est pourchassée et se retrouve en rupture de ban. Vingt ans après, dans la campagne de Serafield, Firiel Dee fête son quinzième anniversaire et reçoit de son père, un magnifique collier ayant appartenu à sa défunte mère. Invitée au bal donné par le comte Roland, elle s’y rend parée du joyau malgré les avertissements de Roux, le jeune disciple de son géniteur. Au château, Adel Roland, prétendante à la couronne, reconnaît le bijou comme étant la « pierre de touche royale » de la reine Edeline. Le monde de Firiel bascule d’un coup alors qu’elle devient elle aussi une candidate potentielle et qu’elle se trouve propulsée au milieu des intrigues de la Cour.
D’abord arrivée en France sous forme d’adaptation en animé, la saga de Noriko Ogiwara, La Sorcière de l’Ouest, paraît maintenant dans sa version manga, dessinée par Haruhiko Momokawa, aux éditions Kami. L’auteure plante son histoire dans un décor de fantasy assez classique et, si elle ne renouvelle pas le genre, elle parvient à susciter rapidement la curiosité du lecteur grâce à une intrigue bien menée et des personnages qui s’avèrent aussi attachants qu’intéressants. Le premier tome s’ouvre sur une courte mais intense scène entre la reine Edeline, son amant Gideon Dee et de mystérieux agresseurs. Un excellent moyen de plonger directement au coeur de l’action tout en soulevant déjà de nombreuses questions sur les raisons de ces évènements. La suite distille de maigres informations amenant cependant quelques éclaircissements et permettant de deviner très tôt le secret dévoilé par Adel à mi-parcours. Malgré ces évidences un peu trop cousues de fil blanc qui n’étonnent que l’héroïne, le reste contient le suspense suffisant pour accrocher le lecteur. Celui-ci s’interroge sur les luttes de pouvoir qu’il distingue en filigrane, sur les recherches du professeur Dee, le rôle de Roux ou encore sur la signification de l’utilisation de noms tout droits sortis des contes traditionnels. Bien que la tension du drame soit très présente, le récit ne se refuse pas quelques (rares) passages d’humour. Le dessin de Haruhiko Momokawa répond aux codes habituels des shôjos : jeunes filles aux visages angéliques et aux yeux immenses, jeunes hommes séduisants, légèrement efféminés pour certains, usage massif des trames, jeux des expressions.
De bonne facture sans être d’une folle originalité, La Sorcière de l’Ouest est une lecture fort plaisante portée par la fraîcheur de son personnage principale. Un bon début pour cette série.
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