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iens, une nouvelle série qui commence au tome 2 ! Un raté quelque part ? Ah non, le tome 1 était paru sous un autre nom, Ellis tout court, et en prime, avec un autre titre pour le premier volet : Lady Crown devient Deep O ‘Neill. On croit rêver… et justement, c’est de rêve qu’il s’agit ici. Ne nous attardons pas sur ce tour de passe-passe de l’équipe marketing de l’éditeur, qui fait un peu penser à ces bides cinématographiques relookés pour le passage en direct-to-video. La nouvelle maquette, à défaut d’être ébouriffante, est plus réussie mais il en faudra un peu plus pour convaincre un public qui avait manifestement boudé la première mouture.
Le rêve, donc, est le principal ingrédient de ce thriller paranormal : dans cette mégapole où l’on ne dort jamais, les songes ont la particularité de devenir réalité, en particulier les cauchemars qui ont l’art de semer la pagaille dans la ville, quand ils n’interagissent pas directement avec les criminels. Pour lutter contre ce fléau, l’agence Ellis Group veille, usant des armes de son ennemi puisque sa dernière recrue n’est autre qu’un personnage tout droit sorti du rêve d’un flic, en l’occurrence son fils, lui-même policier tué en action.
Ambitieux, le scénario de Sébastien Latour se heurte à une complexité que le premier tome n’a pas dissipée alors qu’il était complètement axé sur la présentation des personnages. On repart donc presque à zéro dans ce second épisode, et puisque tout change de nom. Dès lors, comment trouver anormal que le protagoniste principal soit affublé d’une personnalité foncièrement différente, assumant désormais de façon très décontractée son statut de personnage onirique. Cette approche est d’ailleurs plus judicieuse et a le mérite de rendre le héros moins banal, même si Latour ne creuse sans doute pas assez dans cette direction. Il s’attarde ici sur le comparse de Deep, ex-ami et coéquipier du père dans le coma : rien de bien original, mais que dire de son look à la Morpheus de Matrix et de son addiction à une drogue censée lui éviter de rêver… Il faut aller chercher un peu de fantaisie du côté des « méchants », outranciers façon Batman mais relativement timides eux aussi.
Moins confuse que dans le précédent volet, l’intrigue demande néanmoins une attention soutenue car Latour use et abuse de raccourcis et d’ellipses pas toujours évidents à suivre. Excepté ces petits désagréments, l’album est plutôt distrayant, bien aidé par le graphisme sobre de Griffo et surtout par une mise en couleurs flatteuse. Au final, le concept ne manque pas de potentiel mais demeure largement sous-exploité.
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