P
our faire face à l’invasion des terribles Jin Khans, l’empereur Ottenno Kagimahara a sollicité l’aide de la célèbre secte du Bambou d’Argent. Celle-ci a alors rappelé les membres qui avaient réussi à prendre leur liberté. C’est ainsi que Nini a perdu sa mère et a été confiée à ses grands-parents. Dix ans après, devenue une jeune fille rieuse douée pour les arts martiaux, Nini participe au grand tournoi du monastère de Inu. Par hasard, elle découvre qu’un complot a été ourdi contre Yoso, Grand Maître du saint lieu. Avec son ami d’enfance, Kato, elle décide de démasquer les conspirateurs. Mais c’est alors qu’elle apprend par une de ses adversaires la vérité sur son passé et celui de sa famille.
Né d’abord d’un travail de Fafah dans le cadre de sa formation aux Gobelins, puis de sa rencontre avec Arnaud Armant sur la Toile, Nini surfe sur la vague du métissage entre franco-belge et manga, comme c’était déjà le cas pour les Légendaires ou La Rose écarlate, deux autres productions Delcourt. L’influence de la bande dessinée nippone est flagrante avec une certaine exagération des expressions des visages, ainsi qu’une présentation des protagonistes en début d’album détaillant leur âge et leurs goûts.
Plantée dans un univers fortement inspiré du Japon féodal et des récits de ninjas, l’histoire suit d’une part le complot qui est résolu à la fin de l’album, d’autre part l’intrigue autour du secret de famille de l’héroïne qui sert de fil conducteur. Malheureusement, le scénario d’Arnaud Armant se révèle d’emblée sans grande originalité et sans aucune surprise, tant les ingrédients utilisés ont déjà été vus et revus. Ce premier tome est néanmoins sauvé par un rythme qui ne faiblit jamais grâce aux nombreuses scènes d’actions et à une galerie de personnages anthropomorphes – lapins, huskies, loups, lamas, pandas - qui s’avèrent rapidement sympathiques, malgré des caractères assez stéréotypés. L’écueil de l’ennui est ainsi évité.
Le graphisme de Fafah est loin de convaincre. L’ensemble manque en effet cruellement de finition et donne, régulièrement, l’impression de n’être qu’un story-board, en particulier lors des affrontements. Les décors et arrière-plans ont par ailleurs souvent l’air floutés et inachevés. Quant aux couleurs d’Andry qui respectent bien les différentes atmosphères de l’histoire, elles sont à l’image du reste de cet Héritage, moyennes.
Le premier volet de Nini manque d’originalité et pâtit d’un dessin inabouti mais la lecture n’en est pas pour autant désagréable. Souhaitons que les points faibles soient corrigés par la suite.
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