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endant que Joe Bubble se remémore son baptème du feu, Erwin continue de se souvenir de sa rencontre avec Opale. Tout les ramène vers l'Europe qui a vu s'écrire l'une des pages les plus sanglantes de la seconde guerre mondiale. Archie, lui, repense à sa campagne égyptienne, la belle Sahara dont il tombe fou amoureux, et sa mission : le décryptage des messages ennemis via "Enigma". A l'approche de son départ pour le travail obligatoire en Allemagne, Julien fait ses adieux.
Le mot "dreams" semble inévitable lors de la conception du titre d'une série et du scénario de Maryse et Jean-François Charles. Synonyme d'allers-retours incessants entre la période trouble du souvenir ou du rêve et celle plus concrète de la réalité, le souvenir est censé ajouter une touche de romantisme au récit. Lorsque le stratagème est utilisé à outrance sur le thème de l'amour éternel mais consommé de manière éphémère, l'effet contraire est au rendez-vous. Fort du succès d'Indian Dreams, les auteurs tentent d'emprunter la même voie mais l'air de déjà-vu est trop prégnant. L'exotisme des Indes est ici remplacé par la tension d'un conflit mondial avec les aléas de l'occupation, des déchirements d'amants face au départ et des amours interdits.
Le code Enigma relance la machine avec la naissance d'une petite intrigue et surtout l'apprentissage de la dure réalité du sacrifice pour certains soldats. L'ensemble reste axé sur les différents destins d'une multitude de personnages qui ne manqueront pas de se croiser dans les prochains épisodes. L'incessant ballet des regards, pleurs et autres étreintes torrides tend à rendre l'ensemble ennuyeux et rébarbatif. L'esthétisme du graphisme, avec sa tendance floutée, accentue la mélancolie ambiante à l'excès. Trop d'eau tue la rose.
A n'en pas douter, War and dreams séduira l'amateur(trice) de cocktail romantisme/sexe/drame humain, tel(le) le lecteur ou la lectrice d'une Régine Desforges en herbe très agréablement mis en image. Mais il faudra plus que l'adoubement du magazine Historia pour rendre la série inoubliable.
La suite est toujours aussi prenante. Le scénario suit les grandes lignes historiques de la seconde guerre mondiale. Le dessin est irréprochable.
Note identique au premier opus même si le scénario qui marche plus qu'il ne court peut parfois lasser, d'autant plus que ses destins croisés ne se rencontrent pas -ou si peu- dans le présent.
7/10
Toujours aussi excellent que ce soit au niveau narratif ou dessin.
Nous délaissons quelque peut Erwin et Opale pour revenir sur d'autres personnages découverts dans le premier album mais un tantinet moins fouillés.
C'est trop bien donc c'est râlant car il va falloir attendre la fin davantage que prévu. L'écheveau des histoires est tel qu'il faudra sans doute encore plusieurs albums pour arriver à la fin.
Pour le plaisir c'est une excellente nouvelle !
Mais pour l'impatience pas du tout !
Des dessins toujours super et des destins multiples où il n'y a pas de bons et de mauvais mais des personnages complexes avec leurs qualités et leurs défauts. Ces récits croisés entre les personnages et les époques sont bien menés et savent captiver l'attention. Un peu moins fort malgré tout que le premier tome.
Le récit reste passionant, tournant autour de l'amour avec 39/44 en toile de fond. Qu'est ce qui peut unir ces 4 hommes, Archie l'anglais, Joe l'américain, Erwin l'allemand ou Julien le Français qui se croisent un 14 juillet de nos jours en France ? Y a t il un lien qui les unit directement ou indirectement et qui puise ses racines dans la seconde guerre mondiale ? Autant de questions intrigantes qui prennent leur source dans un ballet savamment dosé entre passé et présent servi par des planches toujours aussi soignées.