Râmâyan 3392 ap. J.-C. est une adaptation, dans un cadre futuriste post-apocalyptique, de l'épopée indienne du Râmâyana, un mythe très ancien qui, tel que présenté ici, s'apparente à une grande fresque d'Heroic Fantasy.
Un monde hétéroclite où les différentes races n'ont jamais pu s'allier, un Seigneur des Ténèbres dont la puissance ne cesse de grandir et qui n'a d'autre ambition que de tout détruire sur son passage, un héros qui se lève pour défendre les peuples libres, une élite qui refuse de combattre aux côtés d'ethnies inférieures... Inutile d'aller plus loin dans l'énumération de ce qui fait l'essence de cette aventure guerrière pour arriver à un constat implacable : c'est de nouveau la même recette que l'on nous sert sous des aspects de légende millénaire, celle d'un fantastique dépourvu d'originalité. Au-delà des thèmes éculés et d'un manque évident de surprises dans le déroulement de l'histoire, c'est la réalisation de l'album dans son ensemble qui laisse à désirer : des personnages creux, des dialogues calamiteux, un texte qui se perd en noms inintelligibles, avec des légendes explicatives qui ne font rien pour le rendre plus lisible, une succession de combats sans queue ni tête, un enjeu qui cesse d'intéresser bien avant la fin, etc.
Face à un rythme plus que chaotique et un ennui qui s'installe confortablement à mesure que le récit s'enlise dans son outrageante banalité, le lecteur n'aura qu'une maigre consolation, celle d'un graphisme qui réserve quelques moments de bravoure. Des scènes d'action impressionnantes, des monstres hideux comme il se doit, plusieurs architectures franchement inventives... Le rendu général est honorable, si ce n'est une couverture qui aurait sa place au musée des horreurs.
Le bilan de cette nouvelle production sous le label Fusion Comics ? Catastrophique, en vérité. L'inspiration dont le dessin peut faire montre par instants sera un argument bien léger face à un scénario sans la moindre consistance. Difficile de voir comment ce Râmâyan pourra soulever l'enthousiasme, même parmi les inconditionnels du genre qui trouveront aisément leur bonheur ailleurs.
L'idée de départ était sans doute intéressante avec ce mythe indien ancestral mais l'exploitation s'est révélée assez chaotique dans ce cadre futuriste post-apocalyptique.
Je me suis très vite ennuyé à cette lecture qui était censé de me faire rêver un peu. Cette œuvre est malheureusement dépourvue d'originalité sachant qu'on nous ressert les mêmes plats qui sentent alors le réchauffé.
Les personnages sont beaucoup trop caricaturaux. Que dire des dialogues qui sonnent creux ? Bref, c'est quand même un peu calamiteux.