1810 en Amérique, Robert Frazer vit sur la Frontière avec sa famille. Parti quelques jours pour vendre des fourrures et accueillir son frère, il a la terrible surprise de constater, à son retour, la disparition de sa femme et de son fils, enlevés par des guerriers Crows. Commence alors une longue traque à travers les Rocheuses pour tenter de les retrouver sains et saufs, ou pour les venger.
Après les enquêtes passionnantes dans le Londres du XIXème siècle (Fog) ou la vie intrigante à bord d'un navire de guerre de sa majesté le Roi Georges à la fin du XVIIIème (H.M.S.), Roger Seiter aborde un aspect important de l'histoire américaine, la conquête de l'Ouest. Loin des batailles et autres faits historiques, il décrit le quotidien sur la Frontière, cet espace entre l'Est civilisé et l'Ouest sauvage où des hommes et des femmes ont décidé de tenter leur chance pour démarrer une nouvelle vie, laissant tout derrière eux. Ces pionniers ont permis à la Nation de progresser et de prospérer au prix de conditions de vie très rudes. La difficile cohabitation et les démêlés avec de nombreuses tribus indiennes, dont certaines entendaient faire respecter leurs territoires et leur culture ancestrale, figurait parmi les dangers à affronter au quotidien.
Seiter propose un scénario solide reposant sur un contexte historique parfaitement maîtrisé. Il ne cherche pas pour autant la référence datée, mais il respecte avec justesse l'esprit qui régnait à cette époque. Il situe son récit au début de la longue période des guerres indiennes et de l'anéantissement de tout un peuple. Il y a dans cet album l'âme des très belles productions cinématographiques allant de Little Big Man à Danse avec les Loups en passant par Le Dernier des Mohicans.
Après La Sorcière de Bergheim et Mysteries, Roger Seiter retrouve Vincent Wagner pour cette nouvelle aventure. La précision de son dessin lui permet de jouer une partition sans faute pour illustrer cet Ouest sauvage. Les décors sont suffisamment détaillés pour mettre en avant le contexte historique sans pour autant afficher une méticulosité de puriste. La mise en couleur fait la part belle à la mise en valeur des paysages.
Wild River permet à Roger Seiter de montrer, à nouveau, son talent de conteur d'histoires avec un découpage très efficace. Il a choisi de décrire la dure réalité de cette conquête de l'Ouest, malgré un scénario plutôt faible en matière de surprises. Espérons qu'il a gardé pour la suite des rebondissements dont il a le secret.
En lisant une bande dessinée évoquant les grands espaces de l'Ouest américain, je ne pouvais que souscrire naturellement. Pourtant, c'est loin d'être le cas pour le lecteur exigent que je suis. J'ai d'abord crû à une vaste farce en découvrant des dialogues à la limite de la niaiserie et d'un autre temps de la bande dessinée moderne que je vénère il est vrai.
Le scénario tient à un fil: l'enlèvement de la femme et du fils d'un ancien soldat de l'armée américaine ayant participé à des expéditions diverses. C'est non seulement maigre mais sans grand intérêt même d'un point de vue historique où d'autres lectures procurent plus de plaisir ou d'information sur les mœurs de cette époque bien particulière de découverte.
L'enchaînement des situations est pire que pathétique. On sent même que l'auteur a construit son histoire de manière mécanique voir très lourde sans laisser place à la poésie. Bref, c'est la mise en scène qui pêche véritablement.
J'ai ensuite crû à une bd destinée à la jeunesse mais des scènes cruelles et sanguinolentes sont là pour nous rappeler la sauvagerie presque manichéenne de l'époque western.
Un dessin plutôt minimaliste, des personnages mal proportionnés, des décors absents, bref tout ce que je n'aime pas. Go West mais certainement pas sur la Wild River !
Entre 300 avis d’Erik67, je me permets d’en placer une pour dire tout le bien que je pense de cette trilogie aventureuse. Certes le dessin est taillé à la serpe mais l’histoire tient sacrément la route et le découpage est tout simplement parfait. Pour un film, le story-board est déjà fait.
Un excellent western à la "Jeremiah Johnson" ou au premier "épisode" de "la conquête de l'ouest". Grands espaces, contrée encore sauvage, moeurs rudes et indiens dangeureux, tout y est. Et sans manichéisme, ni faux semblant.
Un excellent moment de détente avec le plaisir de retrouver Wagner dans un dessin certes un peu raide mais plein d'allure.
Une BD qui sent le vent de l'aventure dans les contrées encore sauvage de l'ouest américain.
Le contexte est bien rendu, on est pris tout de suite dans la quête de ce père à qui on a enlevé sa femme et sa fille.
Le dessin n'est pas parfait mais ca laisse encore de la marge à Wagner pour progresser et ca sera alors pour notre plus grand bonheur; car l'histoire tient bien la route dans un contexte (conflit larvée blancs/indiens) indécis où l'auteur ne prend pas forcément parti pour les uns ou pour les autres. A nous de juger.
Et j'attend la suite pour juger ...