A
vec ce nouveau recueil de contes, les Editions Petit à Petitcontinuent de creuser le sillon, celui de l'excellent idée qu'ils ont eue il y a quelques années, en adaptant des classiques de la littérature, puis de la chanson française. Les Contes Arabes en Bandes Dessinées permettent de retrouver les éléments qui font le succès de cette collection : des petites histoires simples, accessibles à tous et illustrées dans des styles aussi riches que variés.
Les dix récits présentés ici décrivent avec beaucoup de justesse les grands principes qui régissent les rapports entre les hommes et montrent l'universalité de la nature humaine au-delà des différences ethniques, politiques ou religieuses. Chaque conte met en scène des situations où sont décrits ces travers qui consistent à vouloir profiter de la naïveté et de la crédulité des plus faibles. Mais que l'on ne s'y trompe pas, la justice finit toujours par triompher et l'adage, « tel est pris qui croyait prendre » est plus que jamais d'actualité. La morale à retirer à chaque fois n'a rien d'inédite. Bien au contraire, elle est commune à toutes les civilisations. Ici, ce sont les racines de la culture arabe, au sens historique et non religieux, qui permettent de se démarquer singulièrement : le renard et le loup sont remplacés par la hyène et le lion, les rois par les sultans. Le dépaysement est néanmoins garanti.
La diversité graphique des styles est également un atout, marquant une franche rupture entre les contes et offrant surtout une grande variété dans l'interprétation des histoires. Pourtant, tous ces dessinateurs ont en commun un trait souple, lumineux et très coloré.
Ces Contes Arabes en Bandes Dessinées remplissent parfaitement leur objectif en faisant découvrir à un large public la richesse de cette culture et en permettant à de jeunes auteurs de faire leurs armes.
Il est vrai qu'on reste un peu sur notre faim à chacune des conclusions de ces petites histoires de morale arabe. On se dit qu'il n'y a pas de véritable finesse ou profondeur comme dans les contes chinois par exemple. En même temps, il s'agit d'une autre culture qu'on doit respecter également même si tout cela nous paraît assez enfantin.
Pour le reste, j'ai bien aimé les intermèdes qui nous explique le monde musulman avec toutes ces nuances. Ainsi, on sera faire la différence entre un hibab, un tchador, un niqab ou une burqa. Il y a d'autres petites choses intéressantes à apprendre de façon très ludique. Le dinar par exemple était une ancienne monnaie romaine appelé denarius.