C
ontrôlant la France depuis quelques années, la secte de l’Arquante passe à l’offensive et impose la nouvelle foi en la Mater via sa nouvelle arme : le virus Fides, capable de tuer son hôte en 27 heures s’il détecte des doutes en la nouvelle religion. De plus, les nouveaux dirigeants imposent à tous les habitants de se connecter à la Source, le réseau central du pouvoir, via un ange gardien numérique. Mezza, la Présidente de l’Arquante et de la Nouvelle République française, fusionne avec Anté, son ange numérique, ce qui lui permet de contrôler mentalement la Source. Cette fusion entraîne une mutation du virus. L’objectif de la Présidente : contrôler, à elle seule, le pays et les âmes de ses habitants.
Contaminés par le virus, les rebelles « contre-revélationnistes » n’ont plus rien à perdre et se lancent à l’assaut de Paris et de l’Arquante…
A l’instar du premier cycle de sa Transgénèse (L’Ancêtre programmé), Anne Ploy montre un futur possible tout à fait négatif, conséquence d’une accumulation de fautes et d'erreurs commises par de multiples auteurs. Elle réussit, avec adresse, à montrer comment le mélange détonnant entre les mouvements sectaires, la recherche génétique et biologique, les technologies de l’information et les développements en matière d’intelligence artificielle pourrait s’avérer néfaste pour l'avenir de notre société. Outre une anticipation futuriste intelligente et extrêmement logique, le scénario présente également une aventure rythmée et désespérée, les protagonistes lançant leurs dernières forces dans cette « bataille pour Paris ».
Malgré ces qualités évidentes, le récit n’en reste pas moins ardu à lire tant les explications nécessaires à la cohérence et l'intelligibilité du récit sont nombreuses (elles s’étalent sur les deux derniers volumes) et tant les références aux albums, et même au cycle précédents, sont très présentes. La relecture des quatre premiers albums de ce cycle est vivement conseillée pour espérer comprendre ce qui se passe. A cela s’ajoutent également un problème de mise en scène lors des « combats » au sein de la Source et un manque d’information concernant les déconcertantes arachno-soldates. En ressort donc un récit, qui d’un prime abord pourrait paraître confus mais qui après une lecture au calme, devient prenant et logique à la fois.
Côté dessin, le trait de Pagio est arrivé à sortir de sa torpeur et de son immobilisme, dynamisant l’action et l’intrigue. Néanmoins, ce changement salutaire est accompagné d’un problème concernant le rendu des visages : si l'identification des protagonistes est facilitée par quelques signes distinctifs (comme les cheveux verts de Ted ou la mèche blanche de Marie, par exemple), leurs visages ne sont plus tout à fait les mêmes par rapport aux albums précédents. Dérangeant sans pour autant être choquant, ce léger problème rajoute encore plus à la confusion générale.
A la fin de ce second cycle, c'est l’implacable logique et la complexité intelligente d'un scénario déployé sur douze albums qui se détache, ainsi que l’ambition affichée de l’artiste d’étaler ce récit sur quatre cycles de cinq albums. Il s’agit d’un très bon récit de science-fiction pure et dure, sans apport de magie ou de fantastique. Au vu de la production actuelle, ce point mérite d'être souligné. Néanmoins, si Anne Ploy tient à conserver la fidélité de ses lecteurs, des résumés en début d’album, des références plus précises pour accompagner le feu de l’action ainsi que des pauses plus fréquentes permettront sûrement au lecteur de ne pas se perdre et d’apprécier pleinement la qualité de ce récit.
Chronique d’un album du 1er cycle, L’Ancêtre programmé : Le Temps du Savoir.
Conclusion du cycle et ....déception.
D'abord on s'attendait à la destruction du super ordinateur mais les conséquences de l'infection virale sont finalement peu développée. On a l'impression que tout redevient comme avant.
Tout ça pour ça j'oserai dire.
Une bonne série d'anticipation à la conclusion inachevée voilà ce que sera mon avis final.
5/10 pour ce tome (mais 7/10 pour la série)