D
ans un avenir proche, les riches et puissants de la planète sont victimes d'une nouvelle forme de terrorisme. Leurs proches sont menacés et enlevés en échange de fortes demandes de rançons et des contreparties à caractère politique. Pour assurer leur protection, des sociétés "haut de gamme" se sont créées. L'agence Damoclès est l'une d'entre elles et regroupe l'élite des gardes du corps. Ely, à la tête de son équipe, devra veiller sur le fils d'un industriel spécialisé dans la vente d'armes.
Après les Comptines d'Halloween, Enchaînés ou Haute Sécurité, Callède change de registre et délaisse l'époque contemporaine pour s'aventurer dans le futur. Pas de vaisseaux spatiaux en vue pour autant car il a choisi le récit d'anticipation comme base. Cela lui permet d'introduire les éléments nécessaires au bon fonctionnement de son scénario, comme le Blitz, une substance injectable permettant à Ely et ses coéquipiers de survivre aux balles ou aux chutes de toits d'immeubles.
Damoclès est une série clairement orientée vers l'action, celle qui se traduit par des crissements de pneus, des explosions assourdissantes et des gros calibres. Callède, en scénariste expérimenté, n'en oublie pas pour autant de donner une certaine épaisseur à ses héros. Ely supporte une colocataire dont la vie amoureuse s'apparente aux montagnes russes et doit faire faire face aux avances à peine déguisées d'un de ses collègues, tandis que Walter, autre membre du trio, impose à toute l'équipe son mauvais caractère. Tous les stéréotypes sont réunis dans cette équipe, de l'atout charme au beau gosse en passant par le vieux briscard râleur ou la bleusaille moins inexpérimentée qu'il n'y paraît. Mais ces éléments sont trop banals et ces différentes personnalités ne parviennent pas à relancer un intérêt déjà émoussé par une histoire très convenue flirtant avec le "déjà vu".
La partie graphique, réalisée par Alain Henriet (Pandora Box, John Doe, Golden Cup) est également très calibrée pour ce genre de récit. Le trait est fin, réaliste, allant à l'essentiel. L'ensemble, propre et net, y gagne en fluidité. La bonne idée est d'avoir situé une partie de l'action à Londres, loin des canons américains, même si le naturel revient rapidement avec le cliché des Bahamas. Dans cet esprit de cohérence, les couleurs d'Usagi complètent parfaitement l'ensemble.
Protection rapprochée a des airs de parenté avec quelques-unes des séries télévisées actuelles surfant sur la vague des policiers et thrillers aux intrigues teintées de technologie. L'ensemble reste cependant trop léger pour être réellement enthousiasmant. La dernière case, ayant recours à une ficelle scénaristique dépourvue de subtilité, n'incite pas non plus à poursuivre une série à réserver prioritairement à un public que l'on a l'habitude de qualifier de "bon".
Nous commençons par une espèce de prologue d'une dizaine de pages qui démarre très fort pour nous montrer que le milieu de la protection rapprochée n'est pas sans danger avec la profusion des dernières armes high tech à la disposition de tout gosse (sic!). Puis, passer cette épreuve musclée, on fait la connaissance des différents personnages qui composent l'agence privée Damoclès.
On s'attache assez rapidement à ces gardes du corps d'un nouveau genre. La bd va plus loin que le concept car elle offre via un débat télévisé une interrogation légitime sur la nécessité de telles agences privées devant la flambée de violence et devant le terrorisme.
L'efficacité est de mise dans ce premier album avec ce mélange d'action et d'intrigue. On évolue au sein d'un milieu luxueux: de belles filles, de belles voitures, de belles villas... Le dessin est plus que correct avec son trait fin et réaliste par le dessinateur de Golden Cup.
Encore une fois le scénariste qui est actuellement l'un de mes préférés fait des merveilles au niveau de ce thriller contemporain avec une entrée en matière prometteuse. Les scènes sont d'une très grande fluidité. Le final abuse tout de même un peu car c'est dépourvu de subtilité.
Maintenant sur le fond, il y a quelque chose qui me chiffonne profondément. Cette agence a pour mission de protéger les plus grosses fortunes de la planète. En effet, les riches sont jalousés et il faut les protéger contre les mécréants. Quand une organisation qui prend le nom ô combien symbolique de l'armée de Sherwood souhaite faire pression contre les multinationales qui pillent sans vergogne les matières premières des pays du tiers-monde afin de modifier les règles; l'auteur semble prendre leur défense.
L'un des héros dira même qu'il déteste Robin des Bois, celui qui volait aux riches pour donner aux pauvres. Soit! Mais nos héros vont devoir se mettre à protégés l'un des enfants super-gâtés et franchement infect d'un milliardaire nanti et antipathique ayant des liens de financement avec cette agence. Ah oui, j'oubliais: ce richissime homme d'affaire dirige une industrie d'armement. Je crois rêver! C'est franchement puant ou j'ai rien compris? J'espère avoir des éclaircissements au second tome...
On peut être emballé par une bd qui possède tout les attraits sur la forme mais il faut quand même s'interroger sur le fond, question de moralité !
Comme souvent avec Callede le scénario est bien ficelé. Ici une agence de protection des personnes doit se rapprocher d'un filss de riche absolument odieux. Sans dévoiler les dernières pages la fin de la BD est surprenante et donne tout de suite envie de lire la suite.
Les dessins sont bons quoique par moments trop souvent enfermés dans des cases rectangulaires.
Au final récompense maximale pour une oeuvre à découvrir d'urgence et à lire sans modération pour les fans de polar.
8/10.
Que dire quand c'est parfait ! Une seule question ...Qui sait parmi vous quand est prévu le prochain tome ??? Merci
Fan de Callède, il me restait encore à découvrir cette série Damoclès que j'avais un peu ratée au moment de sa sortie. Ce tome 1 m'a vraiment plu avec un bon suspense maintenu jusqu'au bout et un point de départ intéressant : une société futuriste où les milliardaires vivent dans la peur d'une nouvelle forme de terrorisme. Afin de faire face à une vague d'enlèvement contre rançons, la société de protection Damoclès s'est spécialisée dans la protection rapprochée des grosses fortunes. Au programme, armement et combianison hi-tech, cascades en tout genre.
Début dynamique, fin intéressante, dessins de grande qualité.
Un début correct pour cette toute nouvelle série.
L'agence Damoclès propose des gardes du corps à des personnes riches ayant peur d'étre enlevés.
La fin donne envie de lire la suite.
Le dessin aussi est bien sympathique.
L'agence Damoclès propose ses services de protection aux gens fortunés qui redoutent un enlèvement. L'un d'eux, un Britannique d'origine égyptienne (on pense bien sûr au propriétaire d'Harrods, du Ritz parisien et du club de Fulham) chérit son fils unique. Celui-ci est menacé d'enlèvement par le groupe Sherwood. Ces terroristes s'inspirent de Robin de Bois mais plutôt que de demander une rançon pécuniaire demandent à leurs otages d'arrêter les délocalisations, les pollutions, etc.
L'originalité du bouquin (et de sa suite) est que des "gentils" protègent des "méchants" contre d'autres "gentils" qui ont des manières de "méchants".
Ce premier album est donc plutôt une très bonne surprise, surprise confortée par un dessin fort plaisant et des couleurs qui flattent les sens.
A suivre donc.
Cette nouvelle série est une très bonne surprise ! Je m'attendais à une énième aventure de super héros "made for castagne". Mais non, l'association HENRIET/CALLEDE a donné naissance à des personnages attachants et déjà complexes évoluant dans l'univers de la Jet Set. Ely et ses compagnons Walter, Sean et Radji le petit nouveau ont fort à faire pour protéger Saïd, le fils de El Ahmad qui a largement participé au développement de l'agence. Une mission apparemment foireuse, dixit Ely où leurs adversaires, l'armée de sherwood s'inspirant de leur illustre prédécesseur "Robin Wood", ne vise rien moins que de voler les riches pour donner aux pauvres. L'intrigue est bien menée et servie par des planches et des dialogues très réussis. Espérons que cet épisode ne soit pas un feu de paille et que la suite soit à la hauteur de nos attentes !!!