V
illa Rica de la Vera Cruz, Mexique, 1525. Avant d'être suppliciée par l’Inquisition, Maïana Xochitla, une jeune Mixtèque, se confesse au Père Segura et lui raconte la fin de ses aventures.
En 1519, afin de se venger de l'empereur Moctezuma qui a fait sacrifier tous les siens, Maïana se lie à Cortez et l’entraîne avec ses quatre cents conquistadors vers la capitale aztèque. Alors que les Espagnols piétinent devant Tenochtitlan, Moctezuma leur propose une trêve et les invite dans sa capitale, jusqu’à ce que le dangereux mélange entre les mœurs cruelles des Aztèques et la soif de l’or des Espagnols ne fasse définitivement basculer l’Histoire…
Avec ce septième album, Mitton clôt sa brillante saga sur la conquête espagnole du Mexique et la fin de l’Empire aztèque. A l’instar de ses autres séries historiques (Attila…mon amour, Chroniques barbares), Quetzalcóatl brille par ses qualités et par sa constance. En effet, tant dans le scénario que dans le dessin, cette série constitue une épopée haletante et présente une image impressionnante de réalisme et de précision de ce qu'a été la vie sous la domination aztèque et la conquête espagnole. La conclusion finale concernant le "trésor de Moctezuma" démontre la parfaite maîtrise de Mitton sur la civilisation aztèque et confirme, s’il en était besoin, le considérable travail de recherche historique effectué par l’auteur. Pour cela, Le secret de la Malinche ne déroge pas à la surprenante qualité dont a fait preuve cette série depuis le début.
Néanmoins, après la lecture de tome 7, on ne peut se départir d’une étrange impression. En effet, alors que la série se gardait bien jusque là de porter un jugement moral sur le conflit entre Aztèques et Espagnols, décrivant même avec moult détails les mœurs horribles des futurs colonisés, la parti-pris subit à la fin de l’album en faveur des premiers a de quoi surprendre. Après les descriptions détaillées des 20.000 sacrifiés de Tenochtitlan et des horreurs de la « guerre fleurie », les crimes espagnols (dont le terrible massacre des habitants de la capitale aztèque) sont trop peu et trop vite évoqués pour pouvoir faire pencher la balance en leur défaveure. De plus, la prise de conscience douloureuse de Maïana est réglée trop rapidement par sa capture par les alliés amérindiens de Cortès. Un ou deux albums supplémentaires n’auraient donc pas été superflus afin de développer davantage ces aspects de l’intrigue.
C’est donc avec une légère déception que l’on voit se terminer cette série, qui aurait vraiment mérité de continuer encore quelques années. Néanmoins, il faut rendre justice à son incroyable qualité, sa remarquable constance et à l'originalité de la conclusion finale. Mêlant avec adresse son intrigue à l'histoire avec un grand H et les personnages fictifs aux personnes ayant réellement existé, Quetzalcóatl s’inscrit, sans aucun doute, comme une oeuvre d'excellence et de référence en matière de récit historique.
Une grande série! On y retrouve les éléments classiques de Mitton, l'histoire, l'humour, le sexe et la violence. Tout celà est pourtant plus fin qu'il n'y paraît et c'est un édifiant tableau de la nature humaine qui nous est proposé. Le tout est porté par un magnifique dessin dans un style classique qui nous offre quelques beau moments de bravoure. Si vous n'êtes pas réfractaires à cet auteur, foncez!!!
Fin de la saga sanglante de Cortez raconté par la malinche. Contrairement à la chronique je trouve ce dernier tome plutôt réussi car il avance plus rapidement dans l'histoire et réussit une conclusion équilibrée entre les exactions des deux camps, la folie des hommes étant également partagée. Cette série aurait plus être plus courte car certains tomes étaient interminables avec les détails des sacrifices.
Mais cette conclusion plus historique sauve l'ensemble.