La nuit du fantôme Une enquête du docteur Li

Y u Qiushang est retrouvée dans une malle, assassinée. Elle aurait été tuée par un fantôme. Du moins est-ce ce que croient les gardes qui avaient la charge des coffres et ce que prétend sa famille. Mais les preuves restantes sont parties en fumée quand le père de la jeune fille, pris d’un accès de folie, a fait brûler son corps. Mandé pour ressusciter Qiushang, le docteur Lotus Li, célèbre pour avoir rendu la vie à un étudiant quelques années auparavant, s’aperçoit rapidement que cette mort n’est pas l’œuvre d’un esprit nocturne. Il entreprend alors d’établir la vérité en interrogeant les proches de la damoiselle : sa mère, son fiancé et sa meilleure amie.

Série prévue en quatre tomes, Une enquête du docteur Li propose une sorte de polar dans la Chine ancienne, à la façon des aventures d’un juge Ti dans les romans de Van Gulik. Dans La nuit du fantôme, Qian Yu présente son héros, Lotus Li, un personnage dont la réputation laisse supposer un être exceptionnel avec tous les atours qu’il se doit et dont l’apparence se révèle tout à fait anodine. La manhuaji dispense quelques éléments sur le passé de ce sagace docteur et dévoile rapidement les dessous véritables de l’affaire de résurrection qui l’a rendu célèbre. Quant au récit lui-même, il mêle drame familial et Qi Cong, une discipline issue de la médecine chinoise et pratiquée par des maîtres en arts martiaux. Très linéaire, le développement de l’histoire est dépourvu de surprise et l’intérêt tient donc surtout à la manière dont Lotus Li va résoudre l’énigme et à la réaction des protagonistes face à son flegme et à ses petites insinuations. Le graphisme de Qian Yu tient essentiellement de l’illustration, ce qui lui confère un caractère trop statique. Néanmoins, et malgré des corps affublés de cous beaucoup trop longs, son trait est agréable et s’ingénie à détailler des décors raffinés et des vêtements élégants tout droit issus de la Chine impériale. Les couleurs assez lisses créent une ambiance surannée qui pourrait séduire.

Grâce à un personnage principal sympathique et une atmosphère sinisante relativement bien rendue, ce premier tome offre un bon moment de lecture, même s'il souffre d'un manque d'intensité.