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eux mois sont passés depuis que Jean Mi a claqué la porte de sa boîte de com’ et s’est lancé dans un semblant de « coming out » lors de la beuverie qui a suivi. Max poursuit sa descente dans les méandres du surendettement avec une agaçante inconscience, si ce n’est pour ce qui concerne le contenu du portefeuille de ses parents. Toine, « rock star » en devenir, trimballe sa déprime sur les marchés. Enfin, Julien fait ses débuts dans l’enseignement, chez les curés du lycée Notre Dame. Tout ce petit monde, encore attiré par certaines facilités de l’adolescence, se croise dans une colocation qui se présente comme l'ultime refuge avant leur passage chez les adultes. Ils s’y accrochent !
Frais et sympa sont des qualificatifs qui caractérisent relativement bien le ton de cette série que Retour sur investissement vient clore. En effet, les pérégrinations de ce quatuor dans une ambiance de sitcom post ado améliorée prêtent à sourire. Certes. Mais la synergie de ce duo d’expert de la jeune attitude n’atteint cependant pas les sommets escomptés, le professionnalisme ayant, dans le cas présent, raison du naturel. Rien à redire sur la construction, c’est presque parfait et les éléments s’emboîtent les uns aux autres avec cohérence. Seul bémol en ce domaine, la fin semble avoir été brusquée. Mais il manque aux colocataires la part d’exotisme qu’offre Sylvain Runberg dans London calling pour vibrer et la dimension humaine que s’applique à développer Christopher dans Les filles pour se sentir concerné. Les protagonistes, peu attachants, souffrent de la comparaison.
Sans être particulièrement gaie, la mise en couleur de Mathilda, qui remplace à cette tâche Delf, s’en porte garante, ça n’en reste pas moins drôle avec notamment quelques tacles biens vus portés à certains maux de notre début de siècle. Le dessin est constant, avec ce trait si propre à Christopher, même s’il a été connu plus enclin à jouer avec les détails.
Cet album venant achever cette trilogie a une connotation plus déprimée dans son contenu que ses prédécesseurs, ce qui a tendance à le desservir. Il manque un brin de plaisir dans cette série.
Chronique du T.2 : Gueules de bois
Par F. Mayaud
Alors pour la pub, c'est vrai : il y a une vignette pub comme pour le premier album. A vous de la trouver.
Le graphisme s'est simplifié, quelques trouvailles (pages 41) ou du baclé (maison de la page 46) mais là encore, les 2 auteurs se cherchent... Mais quoi au fait ?
Bref, pas de quoi casser des briques. Ce que je n'ai pas aimé, c'est d'avoir trouvé cet album à prix discount dans une grande surface... l'année même de la première publication. Cela n'est pas respecter le travail des auteurs.