En 810 avant Jésus-Christ, dans la capitale mésopotamienne, la peine de mort est appliquée publiquement devant l’une des huit portes de la cité intérieure, celle consacrée à la déesse Ishtar. La reine Sémiramis, veuve du roi Shamsi-Adad, arrive à Sippar afin d’y visiter l’Ecole des Scribes. Lorsqu’elle tombe sur Taliya, la fille du sculpteur sur ivoire de Babylone et fournisseur de la cour, c’est contre toute attente qu'elle nomme la jeune femme à la tête du Service de la Justice Royale. Du haut de ses vingt ans, l’excellente élève aura maintenant la responsabilité de statuer sur les cas douteux. D’entrée, elle s’attaque aux affaires non résolues de son prédécesseur, dont le meurtre mystérieux du fils d'Adi-Mati-Ili, l’homme le plus riche du pays entre les deux fleuves. Etant donné le manque de preuves, tout le monde s’attend à ce que l'affaire soit classée. Taliya va cependant soupçonner un complot de plus vaste envergure et mettre en cause un autre haut dignitaire local. Malgré son nouveau titre et sa détermination, la jeune femme inexpérimentée devra œuvrer avec précaution dans cette civilisation où les postes importants sont traditionnellement dévolus aux hommes.
Initialement prévu pour la défunte collection Dédales, ce diptyque scénarisé par Alain Paris et dessiné par Simon Dupuis se retrouve finalement au format standard des Humanoïdes Associés. Retrouver pour décor cette cité mythique aux jardins suspendus n’est pas étonnant. Alain Paris s'est en effet déjà frotté à des civilisations anciennes, que ce soit en tant que romancier ou en tant que scénariste des séries Galata et Antarcidès. Son expérience se ressent d’ailleurs au niveau d'une société babylonienne brillamment restituée. Si cet environnement du IXè siècle avant notre ère est didactiquement intéressant, la triple enquête policière menée par Taliya finit aussi par séduire malgré un début moins convaincant et légèrement confus. Les rôles joués par son jeune adjoint et par l’ancien conseiller du roi Saduqa, tous deux venus assister Taliya dans ses recherches criminelles, sont également intéressants, à l’exception d’une scène de baignade somme toute assez inutile.
Le travail graphique de Simon Dupuis semble s'appuyer sur une excellente documentation, tant il décrit cette époque avec réalisme. Les personnages manquent par contre de naturel, principalement au niveau des expressions du visage qui donnent souvent l’impression que les acteurs «surjouent» leurs scènes. Malgré ces quelques imperfections, ce récit proposant trois enquêtes policières en parallèle devrait ravir les amateurs de polars historiques.
J' ai trouvé ces deux tomes dans un vide grenier au Luxembourg pour 6euros les deux. Etant fan de cette époque, je me suis régalé autant avec le dessin que l'histoire qui tient vraiment la route. Malheureusement j'aurais aimé une suite. Super pour les fans des périodes antiques.