G
us, Clem et Gratt se lassent des attaques de banques et de diligences mais pas de la compagnie des femmes. Pendant que Gus tente de séduire une banquière, Clem retrouve Ava pour de folles nuits d'escapades, d'amour et de souvenirs.
Gus est une série hors du commun comme sait si bien en faire Christophe Blain, qui offre un western en dehors des codes classiques, axé sur les relations complexes homme/femme dans un univers violent où la place pour l'amour est bien réduite. Car il ne faut pas s'y tromper, comme Isaac le pirate n'a rien d'un récit sur les bandits des mers, Gus n'est pas l'aventure de hors-la-loi de l'ouest sauvage américain que l'on pourrait croire. C'est une histoire à de l'eau de rose ponctuée de tirs de revolver et de chevauchées fantastiques. Un roman d'amour rythmé par les rixes, le mauvais alcool et le poker. Une douce alchimie entre le tumulte du saloon et la sérénité de la prairie… Sans la petite maison.
Après avoir découvert les protagonistes dans le premier tome, Beau bandit fait la part belle à la romance et au dilemme du choix entre la vie trépidante du détrousseur ou celle de l'amant éperdu. Gus et Clem se retrouvent dans des situations analogues, avec pour l'un, une course effrénée à la conquête dune employée de banque et l'autre, une vie bien rangée auprès de sa romancière, libéré de la pression mais pas forcément de l'ennui. Mais que valent le calme et à la paix quand l'inaction pèse sans cesse. L'amour ne vaut rien si il est enserré dans le carcan des concessions. Mais si tous s'en accommode, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Chacun est libres de faire ce que bon lui semble et se complait dans ce que fait les autres. C'est peut-être l'un des seuls reproches de cet album : tout se passe sans anicroche, sans échec, presque idéalement. A tel point que l'observation du défilement accéléré des allées et venues de chacun confine à la contemplation exclusive du graphisme, l'histoire devenant alors accessoire.
Le dessin de Christophe Blain est d'une vivacité impressionnante propre à ravir à lui seul l'amateur d'actions et de sensations. Les protagonistes s'animent dans un décor tantôt minimaliste, privilégiant les échanges, tantôt dignes des vues en cinémascope de John Ford. Les couleurs de Walter, associé cette fois à Alexandre Chenet et Christophe Blain, gagnent en sobriété sans pour autant perdre en luminosité. Le côté légèrement éblouissant du premier tome est atténué et l'ensemble, plus sobre, permet de valoriser le trait élégant du dessinateur.
Western philosophique sur le bel acte esthétique, qu'il soit affaire d'amoureux transis ou affaire de gangsters, Gus est aussi le rendez-vous de trois copains incapables de rester éloignés plus de temps qu'il n'en faut pour conter fleurette. Beau bandit, plus axé sur le personnage de Clem et sur son passé, est une ode à la sensualité et à l'amitié.
Suite logique du premier album, ce deuxième tome continue sur la même lancée. L'histoire de Gus avec la dame de la banque et les romans qu'il prétend avoir écrits est très drôle. Par contre, le gros de l'album se concentre sur Clem et sa nouvelle amante, Gratt tenant le petit dernier rôle. On apprend d'ailleurs comment Clem a rencontré tout ce beau monde, y compris sa femme Ava. Pas nécessairement meilleur que le premier album, mais nos personnages commencent à être de plus en plus développés.
Dans ce 2eme tome, l’’effet de surprise est passé et l’histoire est presque exclusivement centrée sur le personnage de Clem, ce qui offre sans doute un peu moins de possibilités qu’avec les 3 compères. Pourtant, on retrouve avec toujours autant de plaisir l’univers tendre et attachant de Christophe Blain.
Aussi marrant et innovant que le premier tome. Même si le héros GUS est un peu mis de côté dans cet album au profit de son acolyte Clem, on ne s'ennuie pas une seconde et du début à la fin, c'est avec le sourire aux lèvres qu'on suit les (més)aventures et déboires amoureux des 3 despérados GUS, Clem et Gratt.
Le style graphique est dans la lignée du premier opus : loufoque et caricatural.
A découvrir d'urgence pour ceux qui ne connaissent pas encore !
Le deuxième tome de l'étonnante nouvelle série de Christophe Blain, Gus, poursuit et étend le travail de sape et de reconstruction à la fois du western entrepris dans "Nathalie". Le poursuit car l'on retrouve ici inchangées les obsessions amoureuses de nos outlaws lubriques, dans des récits principalement centrés cette fois sur le beau personnage de Clem, déchiré - mais pas tant que cela - entre sa passion charnelle pour la fantasque Isabella, qui se photographie nue sur les mesas désolées du Nouveau Mexique, et sa fidélité pour son épouse, auteur de best sellers narrant ses propres aventures sexuelles. L'étend en faisant la part belle à ces nouveaux personnages féminins, tous plus complexes et plus déterminés que leurs amants fantasques et dépenaillés. Reste que l'effet de surprise s'est naturellement un peu émoussé, et qu'il manque dans "Beau Bandit" ces moments enchanteurs de suspension du temps où nos outlaws se laissaient doucement dériver au fil de parenthèses contemplatives. On attend le tome 3 avec impatience, en espérant que Blain nous emmène vers des narrations encore plus originales.
Pour ce nouvel album Blain arrive à faire rebondire la série sans la dénaturer,
à faire évoluer la situation de base qu'était celle du premier tome de façon
habile.
On a ici un album principalement centré sur Clem, personnage très intéressant
tant pour sa personnalités que pour sa vie amoureuse/aventureuse. On reste
dans le même ton, les effets graphiques sont toujours aussi bons et on
partage les peines et les joies de Clem, tiraillé entre ses amours passionés et
sa vie de famille.
On peut néanmoins regretté que le côté "bande de potes" ne soit plus là,
même si ça reste très bon à lire. Ptit bémol quand même pour les quelques
pages de la fin où les textes explicatifs dans les encadrés prennent un peu
trop le pas sur la narration habituelle de Gus et la dénature un peu.