Californie, 1851.
La fièvre de l’Or touche tous les hommes. Telle une épidémie, elle frappe à tous moments et tue les plus atteints. Alexander James Harrisson est en train de succomber à la maladie, son obsession a déjà causé la ruine de sa famille et la destruction de son corps, à la fois l'extérieur et l'intérieur. Clyde Morgan, son ami d’enfance, vient le rejoindre. Plus le temps passe, plus il sombre dans un univers d’êtres ni humain, ni animal, des êtres comme Alex, obsédé au point de se pourrir le corps et la vie… Son seul lien avec le monde des humains est une correspondance avec Lucy, la cousine d’Alex.
Ce tome est le premier d’un diptyque, Philippe Thirault adapte son roman du même nom et fait appel aux services de Marc Males, avec qui il a réalisé la série Milles Visages, pour la mettre en image. Ils nous livrent un western assez classique avec pour toile de fond la ruée vers l’or et la folie des hommes. Ainsi les personnages sont tout sauf attachants : leur obsession est maladive et malsaine et transpire de leur faciès. On en vient même à en détester certains, les auteurs ont donc réussi là un album intéressant grâce aux personnalités dérangeantes. L’histoire ne repose pas essentiellement sur cela, elle est quelque peu ennuyeuse au départ, mais la dernière partie relance l’intérêt du lecteur et pose des questions qui trouveront, on l’espère, des réponses dans le prochain tome.
En ce qui concerne le dessin, il est en accord avec le coté malsain des personnages, repoussant à certains moments mais montrant très bien la folie des hommes. Les couleurs directes sont particulièrement bien choisies et contribuent à faire revivre toute l’horreur de cette époque. Mais, une fois de plus, elles sont également indigestes par moment, notamment sur les visages des personnages… En ce qui concerne les décors, ils sont très réussis et les couleurs choisies, en accord avec l’histoire. Elles sont sombres, dans les tons ocre et bruns.
Cette série ne renouvelle pas le genre mais elle est tout de même intéressante bien que dérangeante et difficile à lire tant les personnages sont écoeurants. Elle réussit à intriguer le lecteur et à lui faire attendre avec plus ou moins d’impatience, le dénouement de cette histoire.
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