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u début du XIVe siècle, le Catharisme a pratiquement disparu des terres occitanes, l'Inquisition ayant depuis un siècle accompli son œuvre de répression sanglante. Quelques bastions demeurent cependant. A Aryens notamment, où Blanche Roché, allongée sur son lit de mort, est assistée dans ses derniers instants par Simon Azolaïs, le parfait introuvable. Ce dernier est traqué par les Conciliateurs, un groupe de moines chargé de débusquer les derniers hérétiques. A quelques lieues de là, Guilhem, le fils de Blanche, est bien loin de ces préoccupations et tente de retrouver une mémoire qui lui fait défaut depuis son combat contre un terrible chevalier noir. Malgré son amnésie, il semble doué d'un étrange pouvoir de guérison, ce qui ne manque pas d'attirer les attentions, plus ou moins bienveillantes.
Après les manuscrits de la mer Morte (Qumran) puis la communauté des Esséniens (Le Trésor du Temple), Makyo appuie cette fois son intrigue sur un mouvement religieux médiéval, très populaire en son temps dans la région d'Albi et de Toulouse. Les Cathares reprochaient à l'Eglise ses abus de pouvoir et sa richesse ostentatoire, ce qui leur a valu d'être pourchassés sans relâche notamment depuis la croisade contre les Albigeois en 1209.
C'est dans ce contexte que le récit prend forme et tourne autour de l'affrontement entre hérétiques et Conciliateurs. Malheureusement, il n'échappe pas aux poncifs du genre et pèche surtout par un certain conformisme. Un martyr brûlé vif, un Inquisiteur retors et sans morale, un infidèle guérisseur touché par la grâce, sans oublier la traditionnelle histoire d'amour qui tourne mal. La petite originalité vient sans doute du passé de Guilhem, vu et raconté de trois façons différentes, ce qui a le mérite d'entraîner le lecteur vers de fausses pistes et de capter (enfin) son attention. D'autant que les acteurs de l'histoire manquent singulièrement de relief. Le héros ne soulève pas de véritable enthousiasme tandis que l'Inquisiteur est loin de posséder le charisme d'un Nicolas Eymerich, par exemple. Quant au mystère entourant le personnage du chevalier noir, il ne suscite pas non plus un intérêt majeur. Le dessin est assuré par Calore qui a fait carrière en Italie dans les fumetti et chez Disney pour la série Kylion. Son trait réaliste est très agréable mais se révèle parfois un peu froid dans l'expression des visages.
Je suis Cathare est une nouvelle série qui surfe une fois de plus sur la vague de la religion et ses mystères sans, pour l'instant, apporter une valeur ajoutée qui permettrait de la distinguer des autres parutions du même style. Ce début de trilogie, imprégnée de réalisme fantastique, est malheureusement un peu trop fade pour attiser envie et impatience en attendant la suite.
Makyo n'a rien perdu de sa verve: voici là une grande histoire habilement contée sur les derniers cathares pourchassée par la "Sainte" Inquisition notamment dans la région du Languedoc.
Au niveau de l'intrigue tous les ingrédients sont réunis pour une superbe production: l'ignoble inquisiteur, la martyre brûlée vive, le miraculeux guérisseur... L'originalité provient du fait de voir sous trois angles différents une scène clé du passé du jeune amnésique, héros de cette aventure. Encore une fois, c'est très bien construit grâce à l'ingéniosité du scénariste.
Là où je suis agréablement surpris, c'est la qualité du dessin par un auteur qui m'est totalement inconnu. Il possède déjà tous les atouts d'un grand dessinateur. Je suis admiratif devant un tel talent de rendre des planches magnifiques par une précision du trait hors norme tant au niveau des décors que des personnages ainsi qu'une colorisation bien agréable. Le découpage s'avère parfaitement dynamique.
Alors quand un récit riche et brillant s'allie de pair avec un graphisme époustouflant de réalisme, nous ne pouvons avoir qu'une grande bd. Un premier tome presque "parfait" rendant une lecture passionnante.
Cependant, le second tome ne semble pas être à la hauteur. L'histoire progresse peu et se perd un peu dans des considérations trop théâtrales qui font perdre un peu de crédibilité à l'ensemble.
Une histoire un peu complexe mais qui va se développer dans les prochains tomes servis par de magnifiques dessins réalisés dans un style très personnel font de cette BD une vraie réussite. Une très bonne idée d'avoir planté cette histoire dans cette époque assez mal connue de l'hérésie cathare.
Premier tome, et première très bon impression. Beau graphisme, histoire d'un homme guérisseur qui a perdu la mémoire, et histoire d'un parfait introuvable. L'histoire des cathares est là en toile de fond pour l'instant, avec déjà ces persécutions et ses exécutions sommaires. Très bonne entrée en matière donc, meme si les retour en arrière et les parallèles sont au début un peu déroutants.
Très bonne série, je me dois de réagir à l'avis précédent car il est totalement aberrant de noter une BD sur la qualité documentaire (surtout qu'elle n'est pas mauvaise ici), si les gens voulaient ça ils achèteraient un bouquin d'histoire, mon pauvre guilhem3, réfléchis un peu! Si on doit mal noter toute bd qui n'est pas fidèle à la réalité historique...
La présence d'élément de fantastique ne gâche absolument rien à la qualité générale, après on aime ou pas.
Bref, je trouve cette série excellente, surtout que les auteurs n'ont pas cherché à donner dans la baston de chevaliers pure et dure ni dans les elfes. Le sujet de la spiritualité est abordé de façon intéressante, trés présente au long des albums et on apprécie.
On aurait pu espérer que l'auteur se donne le mal de se renseigner sur son sujet avant d'affuter son crayon.
Pour information, les cathares considéraient ce monde comme celui du mal et son dieu comme le diable.
L'auteur aurait pu nous éviter de donner à son cathare des pouvoirs magiques temporels qui transforme un ouvrage qui se voulait sérieux en grand guignol.
À fuir absolument si vous voulez comprendre le catharisme. pour le reste lisez plutôt Superman.
Pour un traitement correct du sujet, voir chez Jarbinet : Mémoire de cendres.
BD sur fond historique original (le catharisme) avec un zeste de fantastique qui passe bien dans l'ensemble.
Un dessin très agréable, un "héro" attachant et une envie de lire la suite.
Tout ca pour dire que c'est une BD de qualité que l'on peut recommander sans difficulté à moins que l'on n'aime pas les deux thèmes historique et fantastique.
Pas convaincu, je trouve l'histoire pas très emballante et les dessins (surtout les personnages) pas assez expressifs et manquant de caractère. L’ensemble est bien fade, je n’accroche pas !
"Je suis Cathare" est à classer dans les BD à caractère ésotérique, la magie et la sorcellerie y sont bien présentes et l'église inquisitoire pourchassant les "Parfaits" est bien représentée. Les dessins sont agréables sans pour autant être ce qui se fait de mieux, surtout chez Delcourt. Ce premier tome place bien l'intrigue qui donne envie de lire la suite trés vite !