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u haut de ses douze ans et demi, Cody DiMarco est un garçon comme les autres ou presque. Au grand dam de sa mère et de sa meilleure amie Alana Sloane, Code-Man passe beaucoup trop de temps à jouer dans le parc de la ville en compagnie d’un étrange jeune homme de treize ans. Paul Brightfield a beau être poli et charmant, il a également un côté bizarre. Vénéré par Cody au détriment de ses anciens camarades, Paul est en réalité le dernier des Anciens, un être magique issu d’un peuple qui foulait la Terre bien avant l’avènement de l’Homme. Mais un jour, Paul disparaît mystérieusement, tandis qu’une créature maléfique enfuie dans les profondeurs de Wild Park depuis de longues années redonne à la Terre son apparence d’Antan. Piégés dans une forêt enchantée, quatre adolescents vont tenter de restaurer leur monde en déjouant les plans démoniaques de ce monstre surgi d’un cocon en prenant la forme d’une femme. Pour réussir, il leur faudra cependant trouver l’enfant-lumière !
Après leur run interrompu sur Abadazad chez le défunt éditeur Crossgen Comics, John Marc DeMatteis et Mike Ploog sont à nouveau réunis sur Stardust Kid pour un récit complet surfant sur les grands classiques de la fantasy. DeMatteis délaisse donc les super-héros pour plonger dans un environnement magique et mystérieux, aux frontières du réel et de l’imaginaire. Une aventure fantastique qui propulse le lecteur vers sa plus tendre enfance, en compagnie de quatre prépubères aux prises avec l’inconnu, affrontant leurs peurs afin de neutraliser le Mal.
Si la disparition de Paul est le détonateur de cette charmante fable, ce sont surtout des thèmes tels que la fraternité, la confiance et la famille qui sont développés tout au long de ce voyage dépaysant. Une épopée riche en rencontres surprenantes (le Géant de la Rivière, la Dame du Maïs, Les Moucherons dévastateurs, etc.) qui viennent compenser le manque d’originalité de la trame principale.
Dès la première page, John Marc DeMatteis installe une forme d’interaction avec le lecteur à l’aide d’une narration qui se veut amusante, mais qui finit bien vite par devenir lassante. Le mystère installé autour de l’identité de ce conteur beaucoup trop bavard et à l’humour répétitif ne comble aucunement l’aspect rébarbatif du travail narratif d’un auteur pourtant tellement efficace en ce domaine lors de La dernière chasse de Kraven.
Malgré une densité verbale qui pousse à décrocher de ce comics aux allures de roman, le récit se nourrit magnifiquement des illustrations de Mike Ploog (Santa Claus, la légende du père noël, également chez Delcourt). Faisant la part belle aux décors enchanteurs, il saupoudre cet album de magie et le pourvoit d’un style totalement adapté au public visé. Le personnage devant incarner la crainte et le mépris fait d’ailleurs penser à une version ‘conte pour enfants’ de Poison-Ivy, l’ennemie de Batman.
Splendidement illustré, ce titre est principalement destiné aux plus jeunes, aux amateurs de fantasy et à ceux qui parviendront à passer outre la loquacité excessive du narrateur énigmatique de cette fable.
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