S
ur Terre, le Beyonder, un être tout puissant capable de balayer une galaxie entière, attire les principaux super-héros et la crème des criminels vers un étrange édifice rappelant Stone-Henge. Ils sont alors téléportés sur Battleworld, une lointaine planète créée par cette force d’outre-univers à partir de bribes d’autres mondes afin de doter les surhumains d'un joli terrain de jeu sur lequel ils vont pouvoir relever le défi qu’il leur lance : «Je viens de l’au-delà. Terrassez vos ennemis et vos désirs deviendront réalité. Il n’est de rêve que je ne puisse accomplir !». C’est sur ces paroles de l’omnipotent Beyonder que débute une guerre sans merci dont l’issue déterminera le sort de l’univers Marvel.
Ce Best of Marvel regroupe les douze épisodes d’un monument de l'histoire de la bande dessinée américaine écrit par Jim Shooter et illustré par Mike Zeck et Bob Layton. Pourtant, comme expliqué dans l’introduction de Tom DeFalco, ce projet découle en fait de la demande d’un fabricant de jouets souhaitant accompagner le lancement d’une collection de figurines des héros et criminels les plus connus d’une parution les regroupant tous. S’il est compréhensible que ce premier cross-over global en comics fut un succès commercial à l’époque, force est de constater, avec vingt ans de recul, que ce récit peu brillant n’est finalement qu’une campagne de publicité de 350 pages destinée à vendre des produits Mattel.
Parler d’une mise en place des personnages bâclée est un euphémisme dans le cas de ce best-seller qui, malgré ses centaines de planches, parvient à présenter ses sauveurs* et vilains** en seulement deux cases. La motivation de toutes ces vedettes à participer à cet affrontement assez inutile demeure en conséquence assez vague. S’il est certes enthousiasmant de voir tous ces caractères transportés dans un environnement inhabituel, l’accumulation de combats l’est nettement moins. De plus, les dialogues et la prestation des différents acteurs sont carrément mauvais, et seul Victor de Fatalis parvient à sortir quelque peu du lot.
Guerres Secrètes contient heureusement quelques passages que les aficionados qualifieront de marquants (le bouclier brisé de Captain America, le Professeur X qui retrouve l’usage de ses jambes, Fatalis qui recouvre son visage, etc.), voire certains évènements qui auront des répercussions à plus long terme sur l’univers Marvel. C’est en effet sur cette planète que Spider-Man découvre son fameux costume noir (opération marketing pour vendre des figurines ?) et que les personnages de Titania, Volcana et Spider-Woman (Julia Carpenter) sont créés. Mais au final, ce scénario se déroulant aux confins de l’univers n'est guère passionnant. L’histoire du Beyonder se prolonge cependant dans une deuxième minisérie, Secret Wars II, puis dans un épisode des Fantastic Four, intitulé Secret Wars III, où ses origines sont enfin révélées.
Le graphisme datant du milieu des années quatre-vingt n’est pas très plaisant et irritera plus d’une rétine. Cet obstacle visuel inhérent à ces rétrospectives est cependant dissimulé derrière une couverture aux allures plus modernes, quelque peu trompeuse. Mettre toutes les faiblesses relevées dans le travail du trio Shooter-Zeck-Layton sur le compte d’une période qui produisit des chefs-d’œuvre tels que Watchmen et Dark Knight serait néanmoins déplacé. Conseiller cette lecture exclusivement aux fans et collectionneurs, l’est déjà beaucoup moins.
* La Guêpe, Miss Hulk, Captain Marvel, Captain America, Œil de Faucon, Iron Man, Professeur Charles Xavier, Tornade, Diablo, Malicia, Cyclope, Wolverine, Colossus, le Dragon Lockheed, Hulk, Spider-Man, la Torche, Chose, Red Richards et Magnéto
** L’Enchanteresse d’Asgard, Ultron, l’Homme Absorbant, le Démolisseur, le Boulet, le Compresseur, Bulldozer, Kang, Galactus, le Lézard, l’Homme-Molécule, Dr. Octopus et Fatalis
Historique donc indispensable!
Pour la première fois étaient réunis les douze épisodes des guerres secrètes à destination du public francophone.
Jim Shooter au scénario, Mike Zeck (deux tiers) et Bob Layton (un tiers) pour le dessin : des bons mais pas les plus grands de l'équipe Marvel de l'époque. Personne n'avait anticipé l'importance que prendrait ce spin-off dans l'Univers Marvel. Ce qui nous rappelle que la puissance mythologique des comics est totalement indépendante de la qualité de leur scénario ou de leurs dessins (pensez aux premiers épisodes de Spiderman).
Historique donc daté.
Daté dans le récit et les personnages, daté dans les dessins et la mise en page. Et surtout dans l'édition : Panini ayant conservé la palette de chez Lug, on se croirait d'avantage dans une pochette de MnMs que devant un comics. Et pourtant c'est cette édition que je préfère à celles plus léchées et cartonnées qui viendront bien plus tard. Elle porte en elle la fougue de l'enfance et de l'adolescence d'un genre qui n'était pas encore établi et embourgeoisé. Elle était, elle est
Historique.
Voila enfin le premier cross-over de l'histoire des comics !!! Souvent imité (très recemment d'ailleurs) mais jamais egalé !!! Malgré les critiques cet album restera pour toujours dans les mémoires des lecteurs et malgré sa parution dans spidey a l'époque rien ne gâche le plaisir de le relire dans ce format bien au contraire !!!