L
es drames vécus en Grèce en 1916 sont désormais derrière eux. Pourtant, ils hantent encore l’esprit des membres du Quintett. La découverte – fortuite ? - d’une malle ayant appartenu au Colonel Villemomble et des éléments qu’elle contient suffit à donner à Alban Méric l’audace de rouvrir le coffre de leurs secrets communs.
Avec La chute, Franck Giroud a réussi un album d’une cohérence irréprochable, dont la construction méthodique trouve son point d’orgue avec un astucieux jeu autour d’un titre des plus communs.
Et alors ? On en reste là ? A une leçon de mécanique, à une belle démonstration d’architecte du scénario qui couperait court à toute réserve ? Le talent de Giroud pour façonner des œuvres à tiroirs et des histoires à facettes n’est plus à démontrer (Le décalogue en est sans doute la plus convaincante illustration) mais ce Quintett et sa conclusion laissent toutefois une drôle de sensation.
Il y a bien sûr le fait d’avoir annoncé, façon roulement de tambour en ouverture d’une attraction, que la lumière viendrait une nouvelle fois de l’ultime volet. Une façon de faire patienter le lecteur en l’invitant à ne rater aucun épisode, mais avec l’effet un peu pervers de faire monter la barre d’un cran après chaque volume et les interventions des personnages de l’ombre. Ceux qui observent, ceux qui savent, ceux qui tirent les ficelles.
Pour ce dernier mouvement, l’heure est donc aux révélations. Les années ont passé, les personnages se sont dispersés mais le souvenir d’une période traumatisante de leur vie est toujours bien présent. Les quatre tomes précédents ont raconté leur histoire, offrant quelques interactions ou tout du moins quelques chassés-croisés sur la scène du théâtre de leurs aventures sentimentales. Une des qualités des quatre premiers volets résidait dans le fait qu’ils présentaient des histoires complètes reliées entre elles soit, mais qui offraient la possibilité d’une lecture indépendante. Car le fait que les personnages appartiennent à un « quintett » suffit à borner le périmètre de la série, tandis que l’époque jouait, d’une certaine mesure, son rôle de catalyseur, le cadre n’étant guère déterminant.
L’épilogue pâtit d’une certaine façon de ce choix. La dernière pièce du puzzle offre davantage une histoire supplémentaire qu’un éclairage qui inviterait à considérer la série sous un autre angle. La Chute commence d’ailleurs comme un whodunit tout à fait classique qui permet de réunir les protagonistes seize ans après leurs aventures grecques. Pas de réelle surprise en ce qui les concerne, le lecteur sait depuis longtemps qui bénéficie des sympathies du scénariste et qui ne les mérite pas. En forçant le trait, la suite de leur enquête n’offre guère plus que des moments plutôt fastidieux passés à réunir des lettres (Dieu que ces gens écrivaient et surtout avaient un goût prononcé pour l’archivage et la transmission de leurs écrits) et pour le lecteur à dodeliner de la tête pour de longs moments passés à déchiffrer cette correspondance.
Evidemment, rappelons-le, tout se tient, la dimension effrayante du calcul et du jeu sur les destins de cobayes humains, sous quelque alibi que ce soit, peut faire son effet mais on est un peu loin du compte. Au point de ne pas être convaincu qu’une relecture intégrale suffise à faire pencher la balance. Oubliez le Rashomon de A Kurosawa basé sur plusieurs versions de la mort d’un homme et cité en référence par F Giroud. Oubliez aussi la science du complot et de la manipulation de D Mamet dans Engrenages ou La prisonnière espagnole. Ou plutôt allez-y jeter un œil après la lecture de Quintett qui ne joue pas tout à fait dans la même cour.
D’un point de vue graphique, La chute ne constitue pas plus une apothéose. Non pas que le dessin d’Allessandrini soit désagréable, malgré un côté parfois figé et des cases immenses parées de tons qui ne leur offrent guère de relief. La série s’est ouverte avec le style très tranché d'un auteur imposant un cachet à L’histoire de Dora Mars, elle s’est poursuivie dans un style plus conventionnel.
Dernier mouvement d’une œuvre ô combien achevée, La chute n’a rien de renversant. Bien exécutée, elle invite à saluer le savoir-faire de l’auteur. Pour le frisson de la surprise, en revanche, c’est partie remise.
Un bon album qui conclut de manière inattendue la série. Ce dernier tome lève le voile sur le mystère initial qui entourait la destinée des principaux protagonistes de QUINTETT, et il ne déçoit pas. C'est suffisamment ingénieux et tordu pour nous faire appréhender la série sous un regard nouveau. Dommage toutefois que le dessin de ce dernier tome soit des plus quelconques.
Je ne sais que penser de ce dernier album. J'ai aimé le lire et j'ai pris plaisir à dénouer les fils de l'intrigue. Mais d'un autre côté, j'ai une impression de goût d'inachevé ou de relative déception. En effet, les premiers tomes étaient tellement prometteurs que cette chute ne tient pas toutes ses promesses même si elle tient en haleine.
Voilà enfin la conclusion tant attendue : toutes les histoires étaient évidemment liées mais bien malin était celui qui aurait pu deviner exactement par quel lien ! C'est d'ailleurs un peu frustrant de se faire balader comme ça mais ce n'est pas vraiment ça qui m'a posé problème dans cette "chute".
Avec 4 histoires suffisamment tortueuses et une galerie de personnages assez importante, pas forcément évident de s'y retrouver et de resituer qui est qui, qui a fait quoi et quels sont ses rapports avec qui... Ajouter à ça un développement un tantinet poussif et manquant de subtilité et on a une idée de base brillante un peu gâchée. Les dialogues manquent de naturel, les révélations sont trop théâtralisées et je peine à retrouver le plaisir de lecture du premier tome, la faute a un dessin qui m'emballe nettement moins.
Ceci dit, l'idée qui se cache sous Quintett est suffisamment tordue et bien pensée pour laisser une trace dans l'esprit de tous ses lecteurs. Dommage à mon sens que l'auteur donne un peu l'impression de s'être laissé submergé par le background qu'il a mis en place.
J'aurais aimé pouvoir donner une cotation pour l'intégrale car pour cette série, les
4 premiers albums peuvent être lus séparément mais c'est l'ensemble qui fait
l'oeuvre.
J'ai aimé que chaque album soit dessiné par un illustrateur différent. Chaque
histoire avait alors son propre parfum.
La chute représente la finalité de ce qui se passa à Pavlos en 1916. Je fus
totalement absorbée par les 5 volumes et finalement, je passai un très bon
moment.
Le noeud du suspense est original. Quelque fois mal présenté mais donne quand
même l'effet recherché.
Bravo!
Comme tous les lecteurs, j'attendais avec une certaine impatience cette chute et la réponse à nos questions. Ce dernier mouvement est mené comme une enquête policière avec beaucoup de suspens et de rebondissements. L'écriture y est habile et sert une intrigue plus longue qui tient en 80 pages. Le fait de retrouver, 15 ans plus tard les protagonistes des épisodes précédents abîmés par la vie pour certains, est passionnant. Nous suivons avec intérêt Alban Méric et Dora Mars dont la quête est servie par des dessins agréables aux couleurs réussies surtout dans les plans nocturnes. Le dénouement est un peu décevant car trop simple par rapport à l'effort déployé. l'ensemble donne cependant une série assez originale que l'on prend plaisir à lire.
Les deux premières et deux dernières pages de chaque album précédent laissaient clairement entendre qu'il s'agit d'une gigantesque machination.
En temps de guerre, on pense à l'espionnage, bien sûr.
C'est Alban Méric qui par hasard va reprendre les fils de l'enquête et les dénouer bien sûr dans un album singulièrement plus long que les autres.
Tout nous sera dévoilé avec force rebondissements. Néanmoins, la montagne accouche quand même d'une souris. En effet, les raisons de la machination sont aussi originales que tirées par les cheveux (l'un expliquant l'autre).
Reste un album qu'on lit avec plaisir et une série qu'on quitte avec regrets.
A noter que le dessin d'Alessandrini a un cousinage avec celui du père de Valérian.
j'attendais vraiment, vraiment beaucoup de cette série de part son principe et son scénariste, et ben je n'ai pas été déçu
j'ai tout relu depuis le début, je pense que c'est nécessaire pour une bonne compréhension, et c'est fluide, ça passe bien et même si c'est 4 fois la même histoire ça n'est jamais ennuyeux, de plus le principe des dessinateurs différents pour la vue de chaque personnage est à mon avis ici plus que justifié. Donc après avoir relu les 4 premiers tomes, j'ai eu une petite appréhension, j'avais peur d'être déçu.
Finalement ce 5ème et dernier album est vraiment excelllent, et donne une autre vision des 4 premiers, la chute est très bonne et pour les 3 dernières pages je dis franchement respect à Frank Giroud qui signe ici sa meilleure série selon moi, quand je lis plus haut que certains la classe dans les bds du siècle, ben selon moi ce serait largement mérité, même si c'est vrai que certaines cases de ce dernier tome paraissent un peu baclées, le tout rend assez bien et il faut dire qu'Alessandrini n'a eu que peu de temps pour réaliser cet album.
Bref j'attends avec impatience la prchaine saga de Frak Giroud, car je crois qu'il a encore beaucoup de projets sur ses étagères
Un principe original : 4 histoires indépendantes les unes des autres mais comportant des personnages, des lieux et des événements communs (les 4 histoires se passent en 1916 pendant la 1ère guerre mondiale autour d'une base militaire installée en zone neutre de Macédoine). Un cinquième et dernier tome qui apporte un nouvel éclairage (les évènements se passent en 1932) et ouvre ou ré-ouvre un débat malheureusement bien actuel sur la nature même du crime et des criminels. Bonne série dans l'ensemble (il est indispensable de lire les 5 tomes pour l'apprécier pleinement), je regrette, par contre, que les dessinateurs aient changé au cours des tomes, les personnages communs ne sont pas toujours reconnaissables facilement d'un album à l'autre.
Après quatre tomes haletants et passionnants, pendant lesquels Giroud a placé les pièces du puzzle avec un talent indéniable, "la chute" devait nous donner la clé du mystère.
Force m'est d'avouer que j'avais placé tellement d'attentes dans cet album final, que "la chute" est surtout celle de mes espérances. L'auteur a tellement voulu tenir son lecteur en haleine jusqu'aux dernières pages de l'œuvre, que finalement le scénario piétine et se rengorge de rebondissements sans surprise et de scènes mélodramatiques. Le mystère de Pavlos tombe finalement assez à plat malgré une bonne idée de base qui aurait mérité d'être un peu plus travaillée.
Les qualités graphiques de l'album ne sont pas à remettre en cause, même si le dessin d'Alessandrini n'arrive pas vraiment à retranscrire l'atmosphère des années 30, contexte du récit.