Emprisonné dans les entrailles de la Centrale, Giss sait que pour survivre il doit percer le mystère de ses propres origines. Pourquoi le Xieu s'est-il adressé à lui alors qu'il a passé sa vie à traquer et à détruire ses semblables ? Pour quelles raisons les Commissaires ont-ils essayé de l'éliminer lorsqu'ils ont découvert ce contact ? Les secrets qui lui seront révélés menaceront alors le fragile équilibre de la Cité-Monde de Magon... A 479 km de celle-ci, Asmo revient à lui, il est contraint de travailler dans un chantier qui réserve bien des surprises.
Moins d'un an après le premier tome qui a reçu un très bon accueil du public, les trois auteurs Jarry, Lapeyre et Brants remettent le couvert avec "Génèses". On est heureux de constater que les qualités de cette série sont toujours présentes, tandis que les principaux défauts présents dans le premier le sont moins !
Nicolas Jarry nous livre de nombreuses informations sur le passé de Giss et l'apparition du nuage. On en sait donc un peu plus mais de nouvelles questions apparaissent et rythment le récit. Certains regretteront tout de même un manque d'originalité par moment ainsi que des issues prévisibles. Toutefois L'ensemble fonctionne parfaitement et intrigue le lecteur, les mystères de Magon sont encore nombreux et certains personnages bien mystérieux...
Le dessin de Guillaume Lapeyre est très proche du manga, un style auquel il rend hommage avec la ressemblance entre Asmo et Tetsuo par exemple. Son trait gagne en précision et en assurance, une évolution qui se remarque essentiellement au niveau des personnages. En effet ils sont plus "humains" : Lapeyre donne énormément d'importance à leur regard et transmet donc beaucoup d'émotions. En ce qui concerne les décors, ils sont toujours aussi impressionnants : l'architecture gothique est très réussie et sublimée par les couleurs d'Elsa Brants. Bien qu'il reste quelques erreurs notamment au niveau du visage de Giss ou du regard d'Asmo, l'ensemble est d'un bon niveau. Certaines séquences sont tout particulièrement réussies dans leur traitement et l'atmosphère créée, à l'image de la "visite" du vaisseau.
Les influences du dessinateur s'inscrivent très bien dans le cadre gothique et post-apocalyptique de l'histoire. Cette ambiance est encore plus présente grâce au formidable travail d'Elsa Brants. Il n'y a presque aucun reproche à faire au sujet des couleurs, à part une luminosité inconcevable dans les scènes extérieures compte tenu du fait que le soleil est caché par un épais nuage de poussière... Certaines scènes sont surprenantes, comme celle aux teintes bleues qui est incroyablement poétique par rapport au reste de l'album, plus violent. Pour finir, le fait que les planches ne sont pas encrées rend le dessin "pure", la mise en couleur sur les crayonnés renforce cet aspect.
Ce second tome est encore meilleur que le premier et confirme que Les Chroniques de Magon est une série de qualité de la collection Neopolis. Il nous reste encore quatre tomes pour percer le mystère de la Cité Monde, et quelques mois pour découvrir "L'Antre de la Gorgone"
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