L
a vie d'Avril, un jeune garçon de 13 ans, n'est pas tous les jours facile. Il aimerait jouer au foot avec ses copains mais ces derniers préfèrent le martyriser et l'humilier en l'affublant du doux surnom de "fausse couche". Il se retrouve alors seul, la plupart du temps à taper dans son ballon avec comme unique compagnon Victor, un chat trop bavard. Et ce n'est pas auprès de sa tante et de sa mère qu'il peut trouver du réconfort. Les deux femmes, un peu sorcières sur les bords, habitent une vieille bâtisse tout au fond d'une impasse où il n'y a pas âme qui vive. Heureusement, Charlotte est là. Avril en est secrètement amoureux mais a du mal à vaincre sa timidité. Enfin, il y a cet homme étrange, une sorte d'armoire à glace qui ne cesse de le poursuivre et qui semble animé de mauvaises intentions. Qui est-il vraiment ?
Que de points communs entre Avril et Armelle, l'autre série créée par Antoine Dodé : une enfance difficile, l'absence de l'un des deux parents, la solitude voire la marginalité, le rejet par les autres, la présence d'animaux auprès desquels ils vont trouver refuge... Un thème supplémentaire est pourtant présent dans Avril : celui de la magie, voire de la sorcellerie. Un petit garçon brun à lunettes, une maison à l'abri des regards indiscrets et qui paraît appartenir à une autre dimension, un oiseau doté de la parole, un livre magique... et la parenté avec le personnage d'Harry Potter est vite établie. Dès lors, l'imagination va bon train : Charlotte est-elle le fac-similé d'Hermione ? Va-t-elle voler au secours d'Avril ? Ce dernier va-t-il découvrir et savoir exploiter ses pouvoirs magiques ? L'homme à l'apparence de colosse est-il tout simplement la réincarnation d'un golem ? Bref, va-t-on avoir droit à un énième dérivé des aventures de jeune sorcier créé par J.K.Rowling ? Il est encore un peu tôt pour l'affirmer, d'autant que ce premier tome met doucement en place sa galerie de personnages. Qui plus est, la fin qui laisse présager une suite originale et inattendue. Avril est mis en images par Abdel Bouzbiba, dont c'est la première bande dessinée. Un trait pas toujours très clair, parfois hésitant mais très expressif, centré principalement sur le visage des différents protagonistes, donne à l'ensemble un ton nerveux et très vif qui colle très bien au récit.
Il est difficile, après la lecture de Football, sortilèges et puberté, de se faire un avis précis sur la série tant les questions restées sans réponse sont nombreuses. Il faudra certainement attendre le prochain tome pour vraiment savoir quelle direction l'auteur à souhaité prendre : un relatif classicisme ou un parti-pris audacieux sortant des sentiers battus .
Lire la chronique du tome 1 d'Armelle
Lire la chronique du tome 2 d'Armelle
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