D
ans la cité Biapolis, Aristide Nyx est un régulateur, autrement dit un mercenaire légal pour les instances politiques. Après avoir été chargé d'éliminer son homologue féminin Ambrosia, il se retrouve en possession d'un document révélant un accord secret passé entre Typhoeus, candidat aux élections présidentielles, et Moros, puissant dirigeant de la plus grosse société de régulation. Aristide devient alors très vite la cible de toutes les convoitises.
Courses poursuites, tueries, espionnage, complots politiques, trahisons, voici quelques uns des ingrédients de cette série résolument tournée vers l'Action. Des ingrédients certes très classiques mais qui sont ici utilisés avec une efficacité redoutable.
Cette réussite est basée en premier lieu sur l'univers steampunk développé : un univers complet au potentiel évident dans lequel de nombreuses innovations technologiques sont envisageables et envisagées. C'est l'occasion pour Marc Moreno de mettre en place des décors et designs extravagants. On sent un gros travail derrière tout cela et un effort particulier dans le choix de la mise en page et des angles de vues permet de leurs faire prendre toute leur ampleur pour les rendre majestueux.
Viennent ensuite des personnages marquants, au caractère fort, et ayant chacun leur part de mystère. Les relations qu'ils entretiennent sont souvent ambiguës et les informations les concernant sont savamment distribuées, en particulier en ce qui concerne l'énigmatique enfance d'Aristide dans un institut spécialisé. Graphiquement, à l'image de Marini dans la série Rapaces, Moreno aime les femmes en tenues sexy et les scènes d'actions bien musclées. D'aucun lui reprocheront de trop nombreuses approximations dans les visages ou des proportions par moment maladroites mais, pour ce qui est mouvements, il n'y a pas grand choses à redire.
Ensuite, coups d'éclat et rebondissement se succèdent à un rythme effréné. Là encore, la mise en page fouillée et les angles de vues spectaculaires sont très astucieux et dynamisent la narration de telle sorte que le lecteur est tenu en halène d'un bout à l'autre de l'ouvrage.
Enfin, on ne peut pas parler du Régulateur sans évoquer la mise en couleur. Marc Moreno et son frère Eric ont su en faire un des attraits évident de cette BD. La palette de couleur est parfaitement adaptée, les textures des plus sophistiquées. Cette composition crée à elle seule l'atmosphère si fascinante qui se dégage de cet univers graphique. Une telle qualité permet d'ailleurs d'évincer la plupart des imperfections du dessin.
En définitive, Le Régulateur est incontestablement une des meilleures séries actuelles du genre. Du grand spectacle !
A noter que la première édition de Hestia contient un dossier qui vient très intelligemment enrichir l'univers des auteurs.
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