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antôt homme, tantôt femme, Boogiepop est l’ange de la mort qui, selon une légende urbaine, hante les lycées. Quand Koga, enlevée par un camarade voulant assouvir ses pulsions, est sauvée in extremis, elle croit le voir. Se serait-il incarné en Takaya Akizuki, un élève apparemment sans histoire ? Accompagné d’Igarashi, l’infirmière, celui-ci enquête dans l’établissement à la recherche des « ennemis du monde ».
Série en deux tomes, Boogiepop dual est une adaptation d’un des romans éponymes écrits par Kohei Kadono et dont ont déjà été tirés un animé ainsi qu’un film. Dès les premières pages, le lecteur est entraîné dans une histoire mystérieuse et difficile à comprendre au premier abord car l’action y est très précipitée. Néanmoins, progressivement, l’intrigue s’éclaircit et les forces en présence sont plus aisées à déterminer. On peut alors mieux cerner l’univers dans lequel évoluent les personnages malgré la rapidité des événements qui se succèdent. Sur fond d’ambiance très sombre, le lien entre les apparitions du fameux Boogiepop et les pulsions violentes de certains protagonistes attise la curiosité. Les interrogations se multiplient, à commencer par savoir qui fait sévir le mal. Les scènes durant lesquelles Igarashi se souvient de l’époque où elle-même était au lycée et où, déjà, la figure mythique et fantomatique intervenait ouvrent des pistes tout en tenant en haleine. Et c’est un peu frustrés faute de réponses aux « qui, comment, pourquoi » qu’on referme le volume. Comme dans Blood alone, le dessin réaliste de Masayuki Kadono est d’une grande finesse, riche en détails et parvient à restituer l’atmosphère peu rassurante qui se dégage de l’album. Le visage androgyne de Boogiepop n’en est que plus troublant de même que les traits qui rappellent ceux de Takaya.
Losers’ circus est un premier tome alléchant et une bonne entrée en matière dans le monde de Boogiepop même si le lecteur reste un peu sur sa faim. Espérons que le second et dernier tome confirmera cette bonne impression.
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