L
e jeune disciple s’apprête à entrer dans le repaire du Tengu afin d’y affronter la créature qui emporta son maître de sabre. Suivi de loin par un mystérieux ronin doté d’étranges pouvoirs, il ne se doute pas qu’en s’attaquant au démon niché au cœur de l'éternité, un long voyage dans les méandres du temps l’attend. Une errance à travers les époques clés de l’histoire du Japon qui lui permettra d’accomplir le destin qu’il s’était fixé.
En installant le temps comme fil conducteur du récit, ce deuxième album permet de mieux cerner la destinée des "différents" protagonistes, ajoutant à cette histoire classique, construite autour d’un vieux maître et d’un jeune disciple, un élément fantastique original. Un second tome qui démarre de manière plus dynamique et sanglante dans le refuge du monstre, mais qui retombe par la suite dans un rythme plus contemplatif, mettant en perspective les choix et les faiblesses du jeune héros lors de ce voyage initiatique. Une recherche d’identité qui va permettre au disciple de trouver ses marques et de comprendre qui il est vraiment. Une aventure, ancrée dans une perspective historique, qui va emmener le lecteur de l’épique bataille de Kyushu jusqu’à la destruction d’Hiroshima, en passant par la fin du règne des samouraïs.
Jongler avec le temps est cependant une entreprise périlleuse. En situant son récit dans ce lieu traître qu’est l’éternité, Alexis Racunica, alias Alex Nikolavitch (Central Zéro, Spawn : Simonie, La Dernière Cigarette), se frotte inévitablement au paradoxe temporel. Il s’en est d’ailleurs fallu d’un cheveu pour que cet exercice délicat à gérer ne dérape lors du chapitre final qui vient clore la boucle temporelle. Un jeu avec la chronologie qu’Andrea Rossetto aurait du soutenir à l’aide de transitions graphiques plus appuyées. Plus à l’aise dans les parties plus lentes, l’artiste italien, livre néanmoins un dessin maîtrisé, pourvu de décors réalistes et d’une grande lisibilité.
L’approche feuilleton de cette série pré-publiée dans Shogun Mag se retrouve dans un découpage en chapitres bien distincts (4 par album), chaque épisode étant pourvu d’une mise en ambiance à l’aide d’une illustration très sobre et de quelques lignes légèrement poétiques en subtil rapport avec ce qui suit.
Un manga à l'européenne de la collection Shogun chez Les Humanoïdes Associés qui n’a finalement pas à rougir face aux nombreuses importations nippones et qui se termine à nouveau sur un bonus riche et plaisant, incluant une revisite graphique du personnage principal par d’autres dessinateurs.
Visitez également :
Le site Shogun City
Le site d’Alex Nikolavitch
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La chronique du Tome 1 de Tengu-do
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