P
remière guerre mondiale en Italie. Jusqu'à présent, les Alliés ont toujours réussi à déchiffrer les codes utilisés par les Allemands pour crypter leurs messages. Cette fois-ci, ils n'y parviennent pas et craignent une offensive majeure pouvant changer le cours de l'Histoire. Leur atout se nomme John West, spécialiste en la matière. Mais lorsqu'il est emprisonné pour meurtre, la situation semble désespérée. Il faudra toute la sagacité de Victor Sackville pour résoudre cette énigme afin d'éviter aux armées une défaite cuisante.
Le Chiffre Romain permet à Victor Sackville de fêter son vingtième numéro et autant d'années d'existence. A l'heure où les nouveautés disparaissent aussi vite qu'elles sont parues, la performance est à saluer. Ce succès commercial repose sur un contexte historique inspiré de faits réels appréciés des amateurs de la première guerre mondiale, le tout accompagné d'un dessin très détaillé et pointilleux, véritable reflet de cette époque.
Ce vingtième album continue de s'intéresser à cette période trouble que fut la Grande Guerre. L'angle choisi n'est pas celui des tactiques au front mais plutôt celui des batailles de l'ombre pour le contrôle de l'information faisant ainsi la part belle aux récits d'espionnage. Le Chiffre Romain, comme les deux premiers tomes, s'attarde sur les problèmes de la cryptographie. Les transmissions de messages par la radio et la facilité pour tout un chacun de les intercepter ont amené les états majors à rendre ces dernières incompréhensibles pour qui n'en possède pas la clé. Pourtant, le récit de François Rivière ne s'attarde pas sur cet aspect passionnant mais se concentre sur une enquête classique menée par Victor Sackville. Les co-scénaristes peinent à renouveler une série qui au fil du temps a exploité largement son sujet. Le retour d'un ennemi juré du héros, à la manière d'un Olrik pour Blake et Mortimer, ou Moriarty pour Sherlock Holmes, n'en est que plus pathétique. Les différents rebondissements orchestrés peinent à entretenir le suspense.
La constance de Francis Carin est à mettre au crédit de la longévité de la série. Elle reflète à l'aide de nombreux détails ce XXe siècle naissant. Les décors sont travaillés avec une minutie photographique quand il s'agit de montrer des monuments. Lors de plans serrés, le dessinateur y apporte le même soin d'une case à l'autre. La performance est à souligner car bien souvent lors de scènes d'actions, beaucoup préfèrent se contenter d'un aplat en guise d'arrière plan. Le revers de la médaille se trouve dans ce côté trop statique des personnages, semblant figés même en mouvement. L'ensemble manque de rythme et de fluidité.
Le Chiffre Romain est fidèle à l'esprit de la série et ravira les amateurs de la première heure, même si l'album est dépourvu de surprises.
Dessin 5/5
Scénario 3/5
Suspense 3/5
Total 11/15
Commentaire:
Intrigue qui tient la route même si elle n’est pas superbement captivante. Harold, le cousin de Sackville et l’un des « vilains » de la série refait surface…: On se demande pourquoi il n’achève pas Victor à la page 44 - ce ne semble pas être logique. Mais qui oserait tuer le héros de la série?! ;-)
Beau dessin quand même dont le style me plaît.