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our fatidique pour Pierre Tambouille, les résultats du rattrapage du bac vont tomber. En cas d’échec, son père lui a promis un stage d’été chez Berthier, son ami comptable. Pas de surprise, l’échec est au rendez-vous. Pour Pierre, amateur de comics à la sauce Marvel, ce non événement va lui permettre de s’élever au-dessus de ces basses considérations terre-à-terre et de prendre conscience que lui aussi a sa place dans la grande famille des supers héros. De là à s’inviter à la table des 4 fantastiques et autres Thor, il n’y a qu’un pas. S’il fait bonne figure en public, avec une discrétion que n’aurait pas reniée Clark, dès que l’occasion se présente, il revêt son costume noir avec slip kangourou apparent et commence à faire parler de lui. La grande classe.
Dans la veine des super héros tocards, Aspicman, puisque c’est le sobriquet dont il s’est affublé, est un looser qui s’ignore. Végétant dans un milieu qui vaut pour son potentiel déprimant, les tenues de son père et de Berthier constituants des sommets de mauvais goût, il s’évade plus où moins consciemment de la réalité. Dans ce créneau, Aspicman souffrira de la comparaison avec quelques albums qui, sans aller chercher outre-atlantique, s’y sont distingués. Tout d’abord avec Plageman (G. Bouzard), son alter ego des plages, qui mettra en opposition l’art de faire rire franchement au qualificatif amusant. Ensuite, pour ce qui est du rapport trouble à la personnalité, Cycloman (G. Mardon et C Berberian) avait poussé plus loin la démarche. L’ensemble pâtit donc d’une certaine retenue qui au final le dessert et ce malgré quelques bonnes idées ou réparties, c’est dommage car Michel Colline étant seul aux commandes du scénario et du dessin, disposait de l’intégralité des outils pour aller plus loin dans son histoire. Le graphisme n’est d’ailleurs pas particulièrement en cause puisqu’en phase avec le récit. Quant à la colorisation, elle amène un plus substantiel à cet univers, portant haut les couleurs de la ringardise.
Aspicman revisite le thème du raté qui s’invente une échappatoire. Cohérente, cette bande dessinée signée Michel Colline s’en tient malheureusement aux rudiments du genre et manque par là même de personnalité.
- Chronique de : Plageman T.1
- Lien vers : Cycloman
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