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n 1497 : au couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan, maître Léonardo Da Vinci peine à terminer une fresque représentant le dernier repas de Jésus entouré de ses douze apôtres. Face à ce peintre italien au génie immortel : l’individu qui sauva Victor Granger du massacre sauvage d'Oradour-sur-Glane et qui semble traverser les âges sans aucune altération.
De nos jours à New York, accompagnée de son oncle Pierre Mongiot et de l’ex-agent de la DGSE, Azad Pakazian, Myriam Granger continue de rechercher cet homme épargné par le temps, qui hante l’esprit de son père. La piste du professeur Mac Gowen les mène vers une bourse contenant une étrange poudre, ainsi que vers des notes sur le fameux réacteur visant à fournir une énergie propre et sans limite à l'humanité : le Projet Cold Fusion. Des indices laissés sur le corps du hacker qui participa au sabotage du laboratoire de recherche sur la fusion nucléaire à froid, conduisent l’agent de la CIA, Tina Smith, sur les traces d’un groupuscule terroriste. Des éléments qui semblent confirmer le motif religieux des différents meurtres.
Intégré à la Collection Terres Secrètes, Le syndrome de Caïn puise dans l’histoire biblique de ce fils d’Adam et Eve qui tua son frère et fut condamné à errer à la surface de la terre. A l’instar de Corpus Hermeticum, qui se base sur la mythologie hyperboréenne et la découverte de l’ouvrage fondateur de l’hermétisme, le concept de cette saga repose sur un fond d’ésotérisme et vient s’appuyer sur des références historiques afin de transposer le tout dans un univers plus palpable et contemporain.
Le scénariste et directeur de collection construit une histoire extrêmement dense, oscillant entre le récit d’espionnage industriel et l’intrigue religieuse, ayant pour but de lever le voile sur l’un des mythes fondateurs les plus connus de la civilisation chrétienne. S’appuyant sur un passé bien documenté, Nicolas Tackian invite le lecteur à croiser les parcours de l’auteur de La Cène et du père fondateur de l’Ordre des franciscains. En insérant des faits plus récents, comme plusieurs allusions aux attentats du 11 septembre, il parvient également à livrer une série en parfaite harmonie avec l’ère moderne. Cependant, la mise en place de cette mixité de genres manque un peu de fluidité, en raison de quelques transitions un peu brusques et confuses. L’auteur prolifique va non seulement traverser les siècles et modifier les lieux toutes les trois-quatre planches, mais également parsemer ce deuxième tome de plus de mystères que de réponses. Confréries moyenâgeuses, NYPD, NSA, DGSE, CIA, alchimie, symbolisme sacré, sociétés mystérieuses, prouesses technologiques, rebondissements et action … une envie d’en mettre plein la vue qui se fait malheureusement au détriment du confort de lecture.
Le dessin réaliste de l’italien Andrea Mutti fait preuve d’une bonne maîtrise et offre une grande lisibilité à cet album, tout en parvenant à créer une ambiance efficace. Si la tentative de développement psychologique de la fille du rescapé d'Oradour se fait à l’aide d’un flashback usant de tons sépia, le retour en arrière (pas plus convaincant) sur le traumatisme vécu par Zed au Rwanda utilise étonnamment une technique graphique différente. Le dessinateur, qui signe ici sous le pseudonyme de Red, a également tendance à livrer des personnages aux expressions faciales un peu figées, qui dialoguent la bouche fermée. Une présentation des différents acteurs en début de tome aide d’ailleurs à différencier certains protagonistes dotés de visages assez ressemblants.
Si cette œuvre (trop) ambitieuse parvient à captiver jusqu’à la dernière page, le souvenir qu’elle laisse n’est cependant (et à l’inverse de son héros) pas impérissable.
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Du même scénariste :
La chronique du tome 1 du Syndrome de Caïn
La chronique du tome 1 de Corpus Hermeticum
La chronique du tome 1 de Black Bank
La chronique de Rage
La chronique du tome 5 de Kookaburra Universe
La chronique de L’Anatomiste
La chronique du tome 1 de Bad Legion
La chronique du tome 1 des Insurgés d’Edaleth
La chronique du tome 2 des Insurgés d’Edaleth
Du même dessinateur :
La chronique du tome 1 du Syndrome de Caïn
La chronique du tome 1 de Nero
La chronique du tome 2 de Nero
La chronique du tome 1 de Section Financière
La chronique du tome 2 de Section Financière
La chronique du tome 1 de S.A.S.
La chronique du tome 1 des Brumes hurlantes
La chronique du tome 1 d’Arrivederci amore
L'enquête se poursuit et mélange passé (la Renaissance en l'occurence) et époque moderne. De la belle ouvrage. On en redemande.
Excellent album....dans la lignée du premier.
Une histoire qui va crescendo et ne s'altère pas...de l'action et des choses intrigantes à découvrir !
Seul bémol mais cela n'engage que moi...certains personnages se ressemblent beaucoup (au niveau du trait de crayon)......c'est agaçant!!!
Ce second volume est très réussi et nous entraîne de façon efficace dans la course poursuite engagée par le Professeur Mangiot et Myriam, la fille de son ami sur le sol américain pour échapper à des tueurs déterminés et brutaux. Ils sont protégés par ZED et épaulés par l'agent de la CIA Tina Smith. Le scénario mêle habilement passé et présent dans cette quête qui voit s'affronter des forces obscures. Le centre de cette intrigue semble être Andrés Balgani, entraperçu dans le premier volume où il sauve le jeune Victor père de Myriam. En effet, Andréa, contemporain et ami de Léonard de Vinci semble traverser les siècles sans vieillir. Les planches sont sont bien construites et confèrent une vraie crédibilité à l'histoire. Au risque de me répéter, vivement la suite !
Très intéressant, la suite se tiens un peu de longueur qui fait nous impatienter pour la suite ( en espérant qu'il n'y aura pas 24 tomes )