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unter est chasseur de tête pour un cabinet spécialisé dans l'intellignce économique. Lorsqu'une belle jeune femme lui confie la mission de retrouver des actionnaires pour le compte d'un commanditaire anonyme, ce n'est pas uniquement en raison de son charme qu'il accepte, mais également pour la prime colossale qu'elle lui fait miroiter. Ce qu'il était loin d'envisager, c'est de se retrouver mêlé à une affaire dont les origines remontent à la Guerre Froide. Cinquante ans après, les différents protagonistes sont prêts à tout afin de protéger leurs secrets.
Les éditions Soleil manifestent, avec cette collection « 12 septembre », le souhait de diversifier une image encore trop souvent associée à la production de récits d'Héroic Fantasy. L'intention est louable et la collection Sang Froid aux éditions Delcourt prouve si besoin est que le pari peut se révéler payant, à condition de trouver des séries marquantes comme l'a été Le Pouvoir des Innocents pour l'éditeur de la rue de Hauteville.
Hunter est une série contemporaine dont l'intrigue est axée sur l'espionnage qu'il soit de nature politique, économique ou technologique, et comme tout bon récit du genre, prend ses racines au cœur des fifties - pour éviter la répétition de l'intro. Un homme accepte une mission en apparence banale et se retrouve embarqué dans un complot qui le dépasse. Les auteurs ont-ils décidé d'éclaircir le mystère de la mort de Kennedy ? Les flash-backs laissent présager une suite dans ce sens. La trame est classique et ne révolutionnera pas un genre où la littérature y excelle et Hunter joue dans une catégorie en-dessous de Black Op (Dargaud) par exemple. Rythmé, ce premier tome sert surtout à présenter les personnages et poser les bases d'une machination d'envergure. Pourtant l'intérêt se trouve vite émoussé avec une impression de déjà-vu.
Côté dessin, Leandro Fernandez qui a déjà œuvré sur un épisode du Punisher ou de Wolverine, maîtrise un trait qui convient parfaitement au genre, avec des décors soignés. La faiblesse vient d'un contraste parfois important entre certains personnages au style épuré et d'autres, les plus âgés, pour lesquels le trait est trop chargé. Cette différence a tendance à nuire à l'ensemble. La mise en couleurs signée Delphine Rieu séduit moins que ses travaux précédents sur d'autres séries telles que Les Aquanautes ou Un pas vers les étoiles.
Jivaro Business, avec une intrigue menée de manière classique est un divertissement agréable mais qui ne révolutionne pas le genre ni ne sort du lot pour le moment. Seule la suite permettra de se défaire de cette première impression mitigée.
La chronique du tome 3 de Black Op
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