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rois camps militaires russes sont pris d'assaut par de mystérieux individus à quelques heures d’intervalle. Des intrusions extrêmement suspectes, surtout que les visiteurs inopinés disparaissent en se donnant la mort par auto-combustion. Le sommet de la hiérarchie semble dépassé par les événements, alors qu’Elena Kabanov, une jeune journaliste, flaire le scoop en surprenant une conversation du colonel Obelensky. Petite amie du fils Obelensky, elle n’hésite d’ailleurs pas à se servir de ce dernier pour faire avancer son enquête. Face à cet ennemi apparemment intouchable, son rédacteur en chef lui accorde 48 heures pour aboutir à un résultat concret.
Eden Killer fait partie des trois premiers titres de cette Collection 12 Septembre, qui comprend également Black Bank et Hunter. Une collection privilégiant l’action, visant à placer le genre thriller dans un monde contemporain et qui, tout comme la Collection Terre Secrète dirigée par Nicolas Tackian, cherche à diversifier un catalogue Soleil baignant dans l’Héroïc Fantasy.
La couverture très tape-à-l'oeil plante immédiatement le décor. Du prénom soviétique donné à l’album, à l’étoile rouge intégrée de manière ostentatoire au titre de la série, en passant par la cathédrale Basile-le-Bienheureux : autant d’éléments qui viennent situer l’intrigue dans une Russie toujours propice au développement de récits mêlant politique et espionnage. Deux personnages armés qui promettent du mouvement et de l’action, alors qu’un ciel bien sombre et une pleine lune légèrement voilée cautionnent une bonne dose de mystère, voire de surnaturel.
Dès les premières pages, la volonté de mélanger les genres se confirme. La trame est finalement assez classique et, usant d’êtres énigmatiques, incrustés dans les milieux influents tels qu’armées, gouvernements et cercles d’affaires, elle n’est pas sans rappeler Le Chant des Stryges. Malgré une enquête un peu légère, Jean-François Di Giorgio (Bruxelles Métropole, Mygala, Samurai) parvient pourtant à imprégner un rythme élevé et à envelopper son histoire de mystère.
Sergueï permet également de découvrir le dessin de Cristina Mormile. Le style de la jeune dessinatrice italienne est plaisant et la maîtrise de son dessin augmente au fil des planches. Avec trois autres tomes prévus pour ce thriller fantastique et une autre série (Soleil Amer) attendue pour 2008, la nouvelle-venue aura encore l’occasion de peaufiner sa collaboration avec Jean-François Di Giorgio, et de se faire une petite place au sein du neuvième art.
Une mise en bouche intrigante, pourvue d’une touche de fantastique qui permet de développer plusieurs pistes. Reste à développer la suite de manière cohérente, tout en ajoutant un peu de profondeur au travail d’enquêteur des protagonistes.
Découvrez également :
La chronique de Samurai
La chronique de Bruxelles Métropole
La chronique de Black Bank
La chronique de Hunter
Elena est une jeune et jolie journaliste qui a pour petit ami, Sergueï, le fils d'un colonel des services secrets russes. Or il se passe de drôles de choses dans des bases ultra-secrètes : des intrus y pénètrent sans être préalablement détectés et finissent par se consummer littérallement devant les troupes envoyées pour les récupérer.
Telle est la trame de cet opus qui vire donc franchement vers le fantastique. Sauf que l'exemple de la série KGB nous fait craindre le pire car on a l'impression que le scénariste ne domine pas vraiment son sujet et que le côté "fantastique" va lui permettre les pirouettes les plus improbables.
Mais ne faisons pas de procès d'intention car pour l'instant ce n'est pas (tout à fait) le cas.
Applaudissons en revanche les dessins, couleurs et mise en page d'une jeune et prometteuse dessinatrice.