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our avoir sauvé la vie de son père, Jolan a mis la sienne entre les mains de Manthor qui lui promet un destin digne de sa lignée. L'initiation du jeune homme passera par une série d'épreuves. L'Entremonde dans lequel elles se déroulent est propice aux nouvelles rencontres. Sur les terres de leurs ancètres, Aaricia ne reste pas inactive en attendant son hypothétique retour et cherche à en savoir plus sur le personnage masqué qui trace le chemin de son fils.
Jean Van Hamme crée une fois encore l’événement de la fin de l’année bédéphilique, et à double titre. En ce qui concerne XIII, il clôt avec deux albums une des sagas qui a marqué ces dernières années en termes de succès public et que l’on retrouve fréquemment dans des bibliothèques où les petits miquets ont rarement droit de cité. Plus exposé car s’inscrivant dans une veine (plus) réaliste, le parcours de l’amnésique au tatouage, pourtant décliné en moins d’albums, aura pourtant fait couler plus de salive, suscité plus de critiques et de controverses que celui de l’enfant des étoiles qui fête ses trente ans avec son trentième album.
Le cas Thorgal, plus consensuel, est en apparence différent également, parce Van Hamme n’apparaît plus au générique. La question posée est pourtant d’importance : a-t-il remis son premier fils célèbre entre de bonnes mains ? Elle est suivie d’une seconde : le virage annoncé et amorcé est-il synonyme de cassure ? Oui et non. Ce n’est pas une réponse de normand, c’est seulement ce qui vient à l’esprit et dans cet ordre après lecture.
Il faut dire que si le golden-scénariste n’est plus crédité en tant qu’auteur, il n’est pas totalement absent du projet post-Sacrifice. Avec son compère Rosinski, il a choisi lui-même son successeur, après avoir écarté un certain nombre de repreneurs potentiels au vu des histoires qu’ils proposaient, et il a exercé son droit de regard et de suggestion pour ce Moi, Jolan. Dès lors, il n’est pas surprenant de constater qu’il y a une continuité sans faille avec les épisodes précédents qui va plus loin que le respect de son successeur pour la série. Si changement il doit y avoir, il se fera sans heurt, progressivement. S’il est question pour Jolan de couper le cordon, les auteurs eux n’imposent pas au lecteur de rupture avec les autres membres de sa famille (au sens large).
Ils sont en effet encore très présents tout au long de cet album et il y a fort à parier que, un moment encore, quelques figures légendaires continueront à s’inviter dans une série qui n’a pas modifié son titre. La présence de ces personnages qu’on n'est pas prêt à abandonner de sitôt n’empêche pourtant pas Jolan de vivre ses propres aventures. Tandis que Thorgal avait tendance à subir les évènements tout en découvrant, par bribes, ses origines, son fils est conscient de ses facultés et peut prétendre les utiliser pour maîtriser en partie au moins son destin. Place donc à son apprentissage, à son initiation, à ses premiers pas vers la construction de sa propre personnalité. En observant son entourage, en apprenant à s’affirmer, en s’imposant aussi progressivement comme un leader. Pour représenter cette maturation, cette mue progressive, le choix d’Yves Sente de lui associer des compagnons de route si différents les uns des autres (mais naturellement complémentaires) pour affronter quelques épreuves présentes et à venir coule de source à la lecture. A l’âge de la camaraderie, le choix apparaît logique avant d’être facile. Tout comme celui de sacrifier à la tradition des énigmes et des rites initiatiques. Avec ces éléments, les amateurs de la première heure ne seront pas désarçonnés, ceux qui ont pris le chemin en cours de route apprécieront l’évolution dans la continuité et les détracteurs, réfractaires à toute trame classique et adeptes de la révolution permanente, devront définitivement se chercher un autre os à ronger.
Il y a pourtant quelques points obscurs dans le tableau. Comme ce raccourci, probablement lié à l’obligation d’une pagination classique de 46 planches, qui fait regretter de ne pas avoir la possibilité de voir certaines scènes coupées dans les bandes dessinées. Il y a aussi la crainte de ne jamais pouvoir s’émanciper totalement d’un héritage en voulant trop ménager l’"abonné" et de ne pas oser défricher des terres nouvelles. Mais dans ce cas, on serait proche du procès d’intention puisque des personnages nouveaux apparaissent déjà et que les anciens ont peut-être plus vocation à endosser des rôles de parrains que de chaperons dans les épisodes à venir. Yves Sente s’était déjà essayé à la reprise d’icônes du 9ème Art (sur Blake et Mortimer), et il montre aujourd’hui qu’il reçoit ce nouveau témoin avec l’ambition et l’efficacité d’un compétiteur. Le résultat de son travail a par ailleurs de quoi rassurer le directeur éditorial du Lombard qu’il est également et qui veille sur la pérennité d’une de ses séries-vedette.
Le vrai changement dans Thorgal, Grzegorz Rosinski l’avait initié dès le précédent tome. Depuis La vengeance du comte Skarbek, il a définitivement jeté son dévolu sur la couleur directe. Et, c’est devenu une habitude, une formule tarte à la crème à employer, mais le dessin de chaque nouvel album est plus séduisant que pour les précédents. Difficile de ne pas se pâmer devant ses paysages enneigés, ses plaines et ses forêts luxuriantes, ses ambiances pastorales fraîches et lumineuses, ses eaux limpides et scintillantes. La difficulté de l’exercice pour le rendu de certains visages et leurs expressions s’efface devant le souvenir d’un village un soir de pleine lune, d’une citadelle imposante, ou encore de la jambe d’une femme qui se dévoile. Pour ces moments de grâce, l’album se prête à un parcours supplémentaire, sans tenir compte de l’histoire, rien que pour revenir sur ces tableaux, d’un pied résolu, voire des deux à l’instar des jeunes protagonistes.
Moi, Jolan n’est pas une reprise puisque les deux créateurs de la série sont toujours très impliqués dans son développement. Il est encore moins une "Aventure de Thorgal – ou de Jolan vu par". Les 300.000 exemplaires du premier tirage devraient aisément trouver preneurs. Ceux-ci, à moins d’avoir tourné le dos depuis longtemps aux pas de l’homme du Nord et de sa descendance, devraient être rassurés et volontaires à l'idée de prolonger leur bail pour les trois prochains épisodes au moins. La durée, minimale, de l’engagement de l’équipage Rosinski, Sente… et Van Hamme.
En succédant à Van Hamme sur le scénario, Yves Sente a relevé le défi avec brio sur ce "Moi, Jolan" qui renoue avec l'aventure : des épreuves initiatiques que doivent subir Jolan et ses 4 nouveaux compagnons, sur fond mythologique nordique .
Yves sente ne se coupe pas des autres personnages de la série, avec Aaricia, qui enquête sur le mystérieux Manthor, et un Thorgal, certes peu présent, mais qui fait le lien entre les principaux personnages.
Le tout avec un superbe dessin de Rosinski, où chaque case est parfaitement travaillée.
Le meilleur album depuis pas mal de tomes.
Outre le classique parcours d'épreuves durant lequel 5 candidats s'affrontent dans un espèce de Koh Lanta en plus dangereux. Aaricia mène l'enquête de son côté au sujet de ce fameux Manthor.
Ces 2 histoires en parallèle sont assez passionnantes avec de belles révélations.
De son côté Rosinski était bien inspiré cette fois-ci: j'ai vraiment l'impression qu'il s'est appliqué pour nous faire de jolis visages.
Cela faisait longtemps que je n'avais plus dévoré un Thorgal à ce rythme...
Pour moi, ce tome est le meilleur de la série. Un scénario original, des personnages attachants et de très bons dessins malgré quelques longueurs. A lire.
Superbe passage de flambeau entre Van Hamme et Sente.
Le scénario est époustouflant et alors que l'on pensait que l'histoire ne concernerait que Jolan on se trompait et toute la famille va être mis à contribution semble-t-il.
Le plus gros changement concerne les dessins de Rozinski en couleurs directs cette fois. Au départ c'est un peu déroutant mais le résultat final est au rendez-vous.
Sublime.
9/10.
Je viens de me faire le plaisir de relire toute la série, et je doit dire qu'elle est sonptueuse.
Le dessin ne fait que de s'améliorer, et niveau scénario Van Hamme arrive à faire une série remarquable mélant fantastique avec science fiction dans un monde au alentour du moyen age.
Pour moi Thorgal restera la deuxième meilleure série après XIII, et Sente vas permettre de rajeunir la série.
Bon, nous voilà devant un thorgal repris par Sente, le nieuw scénariste.
Résultat: vraiment bof. Le scénario est d'un inintéressant navrant.
Au début, Jolan doit affronter quatres autres jeunes personnes dans de TeRRRible(roulez bien les "R") EpRRReuves, pour pouvoir ètre l'élu de MANTHOR, le grand manitou de service, dont le visages reste én-igma-ti-que-ment caché par un masque dont la beauté estétique n'a d'égale que la profondeur profondément profonde des sages et inestimables conseils de son propriétaire.
Jolan donc entre dans une sorte de parcour du combatant, dans lequel il devra affronter les terribles éprrreuves, dont le nombre à lui tous seul fait froid dans le dos: quatre.
Ce faisant, il rencontre ses rivaux, des personnages dont la complexité nous laissent pantois d'admiration, et dont les réaction surprennent à chaque fois(j'èspère que ceux qui me lisent ont saisit l'ironie du ton)
Le premier: un noble stupide et borné...Plus le sang est bleu, plus c'est idiot. C'est probablement du au mariages consanguins. La question est savoir pourquoi MANTHOR-le-grand la choisit...les élus sont censés ètrent des gents exepcionels.
Le second: un jeune estropié d'une sagesse, d'une intelligence et d'une bonté merveilleuse. Lá, on sait pourquoi on l'a choisit.
La troisième: une espèce de clone de Kriss de Valnor, dont l'apparence et les manières nous font soupsonner qu'Aniel n'est pas la seule descendance de l'avanturière ténébreuse.
La quatrième: une sorte Xena, princesse guerière, sauf que celle-ci est blonde. Rine à ajouter, sauf qu'elle n'est pas sympa du tout, la blondasse.
Paralèlement a cette passionante histoire, dans le village viking, la famille de Jolan s'inquiète pour lui, car, il faut le souligner, aucun de ses membres ne sait ce qui attend Jolan. Sinon, ils auraient probablement été moins inquiet. Mais hélas, bien évidemment, Jolan est partit sans prévenir, sans doute pour ajouter la petite touche dramatique à la chose (mais il faut le comprendre, il est jeune, les jeunes aiment dramatiser)
Mais la mère Aaricia ne l'entend pas de cette oreille et décide d'aller voir une voyante pour savoir ce qu'il advient de son rejeton. La voyante en question ne lui dira rien sur ce qui l'intéresse(mais Aaricia s'en fiche, apparement. moi personellement, je me ferais rembourser, non mais sans blague!), se contentant de lui raconter la Vie MeRRRveilleuse de MANTHOR, personnage apparement destiné a devenir une référence de la série(ça promet). Au passage, elle nous balance de surprenantes révélations à propos de 2 personnages déjà connu de la série, que je ne vait pas raconter pour ne pas spoiler, mais qui débouchent finalement à une histoire de réincarnation à tout casser, et qui prouve à nouveau que Sente a fait ici preuve d'une imagination débordante.
Pour ce qu est du dessin, c'est toujours aussi laid. Rosinsky réussi de superbe gros plan, mais il suffit que l'image s'éloigne un peu et prenne une perspective plus large pour que le trai devienne grossier et les couleur criardes. Franchement, c'est peu convainquant. Mais ça reste du Rosinsky.
Aprés un tome 28 sublime ou l'on voit partir Kriss de Valnor, qui bien que teigneuse sa mort ne m'a pas laissé indifférent... on a eu droit à un tome 29 en demi teinte, tout va trop vite, c'est de loin le moins bon album de Thorgal. Mais aujourd'hui, ouf, on a une petite merveille... finis le travail à la va vite du au départ de Van Hamme, place à du Thorgal comme au bon vieux temps : c'est simple, dans ce tome 30 j'ai retrouvé toute la magie que m'apporté la lécture des Thorgal précédent ! Un vrai chef-d'oeuvre... et puis la révélation m'a coupé le souffle, du coup je me pose des questions, déjà : "pourquoi on n'a jamais vu le visage de Mantor, hein, pourquoi" hin hin ça cache une surprise ça :)
Les vignettes de Rosinski sont magnifiques même si son style n'est toujours pas évident pour les visages. Mais ceux qui aiment la bd pour les dessins seront comblés. Au niveau scénario, le style Yves Sente change de celui de Van Hamme avec une narration plus littéraire, certains évènement étant racontés et non montrés, ce qui n'est pas très bd, mais si l'histoire n'est pas exceptionnelle (parcours initiatique avec épreuves et découverte de la nécessité de se serrer les coudes), des pistes sont lancés pour l'avenir sur la destinée de la lignée de Valnor qui pique la curiosité et font attendre la suite avec impatience.
Bref, on repique au truc !
Sente poursuit le scénario avec une bonne continuité.
On aurait pu croire que cela s'appelerait bientôt Jolan, mais sa famille n'est pas loin et sera peut-être amenée à intervenir par la suite ...
Longue vie à la famille Aegirson !
Très bon album !
Comme Van Hamme et Sente, Thorgal se repose et c'est Jolan qui se lance dans ses premières aventures avec ses trois nouveaux amis rencontrés, l'un après l'autre, dans un autre monde. Beaucoup de surprises y sont réservées.
Toujours appliqués de la peinture, les planches du grand Rosinski restent fidèles, accompagnées de bulles de la part d'Yves Sente qui s'en sort bien.