L
e grand animateur. Donjon niveau - 400. A ces simples mots, le féru de l'œuvre donjonnesque de Sfar et Trondheim trépigne d'impatience. L'enthousiasme est là, débordant. La perspective de grandes révélations sur la genèse du donjon lui font imaginer monts et merveilles.
La déception n'en sera que plus grande.
Récapitulons. Qu'est-ce qui aurait pu faire de ce onzième Monsters un des meilleurs ? Vous rêviez de faire la connaissance des ancêtres d'Herbert, fondateurs du duché de Vaucanson ? Ils s'avèrent bien peu charismatiques. Vous n'aviez qu'une envie, savoir d'où viennent les automates et autres monstres-goussets qui accompagnent Guillaume de la Cour ? Le suspense tourne court, mis à mal par un élément fantastique assez maladroit et trop peu exploité. Vous imaginiez déjà l'affrontement épique qui a entraîné la mort du Mal Absolu ? Rien de bien glorieux, hélas. Vous vous demandiez comment Isidore le palefrenier a pu être un porteur de l'épée ? Le mystère est levé en deux cases et trois coups de cuiller à pot. Vous pensiez prendre du plaisir à revisiter le duché de Clérembard ? Il ne fait que de la figuration. A moins d'en apprendre plus sur le professeur Cormor d'Antipolis ? Il est au centre du récit, mais l'intérêt par rapport à la suite reste flou. Faut-il en attendre plus des invisibles, qu'on n'avait plus vus depuis un moment ? Pas vraiment, ils n'interviennent que pour rendre ridicule un héros qui n'avait pas besoin d'eux pour ça. Vous pensiez vous rattraper sur les bottes du destin, et sur leur utilité enfin révélée ? Elles mènent à un combat des titans plus risible qu'impressionnant, dans un décor de carton pâte. Même le fait d'entrevoir l'Entité qui, bien plus tard, prendra possession du Grand Khan, ne sauve pas la mise à un album qui fait décidément pâle figure.
A bien y réfléchir, qu'est-ce qui aurait pu lui éviter la déconfiture totale ? La participation au dessin de Stanislas, grand nom de la scène indépendante et co-fondateur de l'Association ? Certes. Mais non. Même pas. Indépendamment des ouvrages qu'il a pu réaliser précédemment, il passe ici à côté de son sujet et livre des planches lisses, sans âme, sans caractère. On est loin des moments de bravoure proposés par un Bézian ou un Blutch. On est loin de la minutie d'un Yoann ou d'un Killoffer. Le manque de relief est renforcé par des couleurs assez fades, sans nuances et donc sans charme particulier. Seul le découpage se révèle original, un peu comme si les auteurs avaient joué à tétris avec leurs cases, mais si l'amateur éclairé pourra s'amuser à y déceler quelques astuces, il ne pourra pas s'empêcher de se demander si tout cela n'est pas un peu gratuit.
Malheureusement, la déconvenue du lecteur fidèle ne s'arrête pas là. Il faut aussi relever des dialogues assez pauvres, qui auraient pu se justifier s'ils n'avaient été attribués qu'aux automates mais qui sont généralisés et donc ne fonctionnent pas. Les drôleries tombent à plat, ce qui est nouveau pour une série d'habitude agrémentée d'un humour de situation appréciable. Sans compter que la narration paraît plus que laborieuse, et tuée à grands coups d'incessants retournements de situation. L'histoire est donc peu rythmée, et ce ne sont pas les thèmes abordés (le progrès technologique, la tolérance,...) qui viennent relever le niveau tant ils sont traités sans tact ni profondeur. Finalement, l'utilisation pour la énième fois de ressorts classiques de la série (la quête des objets du destin et autres "qu'un héros de jadis apparaisse et me venge" par exemple) finit par lasser.
Il fut un temps où on se levait dès potron-minet pour aller acheter son nouveau Donjon, les yeux fermés, avec la certitude de tomber sur un album de qualité. Les dernières parutions n'ont pas été à la hauteur...
La fin d'un mythe ?
Bon. Dans une série de plus de 50 publications, il faut bien des albums préférés comme des honnis. Et celui-ci est clairement en compétition avec les derniers du classement.
Car, ici, rien ne va. Tout est en carton pate.
Les personnages sont tous lissent autant que les comportements des automates. La bataille avec le mal absolu qui devait être dantesque est un pétard mouillé. Il y a tellement de rebondissement que c'est la tête à queue assurée dans la lecture. Et les ressorts ( du feu sacré qui ne sert à rien comme l'entité qui apparait comme par enchantement) sont des "deus ex machina" à répétitions.
Et, comme si tout cela ne suffisait pas, les dessins sont au diapason. Couleurs fades, aucune profondeur, les planches sont boursouflés de carrés, de ronds, de rectangles et de triangles pour tout mouvement et crayonné. Ces géométries en aplat constant ralentit le rythme de lecture alors que le scénario se veut rapide.
Je comprends ce choix de faire dans le naïf, comme les estampes du moyen Age dans les lignes de fuite, et le dessin d'apprentissage dans la géométrie. Nous sommes dans une genèse. Il est donc amusant de dessiner comme avant et comme au début. Mais cela ne fonctionne pas. Le parti pris est trop aux antipodes avec la série.
Et puis cette genèse est si décevante. Il y a certaines réponses en effet. Mais elles nous sont donnés rapidement et sans aucune pertinence. Certes, il y a de bons moments. Certes les repères fonctionnent parfois, mais cela ne suffit pas de surfer sur la nostalgie. C'est sans couleurs, ni relief. Sans savoir faire. Exactement comme le dessin.
Une génèse raté avec deux, trois bons moments.
Si vous êtes rendus ici dans la série, c'est que même si le chemin parcouru a été jonché de plus de questions que de réponses, vous avez persévéré en espérant un jour être illuminé. La mine d'or est ici!
Si l'album ne répond pas à tout, il répond à bien des questions que l'on avait. Des origines des automates au Mal absolu aux objets du destin à d'autres anciens porteurs de l'épée au Professeur Cormor à Vaucanson et jusqu'à l'Entité, c'est boum boum boum allez les informations on y va!
Le dessin de Stanislas est assez particulier et peu paraître assez fade, et même si ce n'est pas mon préféré, j'aime que le style se démarque sans cesse dans cette série. Sinon, l'histoire avance vite et sans temps morts.
Si on peut lui reprocher quelques détails, cet album mérite d'être lu par tout fan de la série.
Malgré les avis péjoratifs ,je trouve ce Donjon Monster assez bien même si ,c'est vrai ,la plupart des enjeux sont à peines effleurés et sont sujet à décevoir le donjon-maniaque qui l’oeil mi-clos ,la sueur perlant et la langue pendante quelques explications de plus.... en vain.
Le dessin est simpliste mais original ,il y a une recherche ,ça convenait au Perroquet des Batignolles mais pas trop à Donjon
Mais bon ,on va être gentil ,13,5/20
Le dessin sans saveur et l'histoire trop éloignée de l'univers initial n'aident pas cet album à figurer parmi les indispensables de la série, même si le scénario résoud pas mal d'énigmes formées dans les albums précédents.
Un album globalement insuffisant à mon sens.
Diantre...nous voilà au niveau -400 ! Autant dire au tout début de la gigantesque saga inventé par Sfar et Trondheim.
Ce monster s'attache à la naissance de Vaucanson. Les habitués du donjon seront ravis de connaître l'origine d'un des plus fameux porteurs de l'épée (le mal absolu) mais aussi d'apprendre l'utilité d'un des objets du destin. On croise aussi aux détours de ce tome des infos sur les automates de Vaucanson, le futur professeur Cormor...bref plein de trucs qui régaleront les fans ! Comme cela a déjà été dit Le Grand Animateur risque de ne plaire qu'aux initiés.
Le dessin de Stanislas est un peu déroutant par son côté un peu naïf, coloré, choses auxquelles on était plus habitué avec les derniers monster, mais est au final assez convaincant. Un bon monster plutôt à réservé aux fans de la série.
"Le Grand Animateur" est un livre de la série "Donjon Monsters" qui remplit parfaitement son contrat, par ailleurs plus ambitieux que le principe initial de cette sous-série du Donjon (soit "raconter une grande aventure d'un personnage secondaire de Donjon"), de construire des fondations encore plus solides à l'oeuvre démentielle de Sfar et Trondheim. Nous voici au niveau -400 (!) et nous allons assister en 48 pages au baptême de la ville Vaucanson ainsi qu'à la naissance du Mal Absolu. En passant, nous allons nous plonger dans un nouvel univers (l'effet niveau -400 !), et une vraie grande aventure complexe (qui a dit un peu trop pour 48 pages ? Ce n'est pas faux !) et riche en personnages paradoxaux et tellement humains derrière leur monstruosité, comme Sfar et Trondheim savent en construire lorsqu'ils sont au meilleur de leur forme. Seul bémol de ma part : le dessin très dépouillé de Stanislas, s'il a l'intérêt d'offrir une nouvelle perspective sur ces récits d'heroïc fantasy foisonnante, ne m'a pas vraiment plu. Et, bien sûr, un avertissement aux non-initiés du "Donjon" : il est sans doute impossible de comprendre quoi que ce soit de ce qui se passe ici si on n'a pas lu les "Donjon Zénith" auparavant !
Je trouve ce tome de Donjon Monsters globalement d'un bon niveau. Avec des dessins atypiques et plus colorés que d'habitude, j'y trouve une originalité et un trait qui ne ressemble pas aux autres tomes. Cette histoire m'a plu par sa finesse et son originalité et me rappel les premiers donjons. On y découvre l'origine de certains monstres mythiques de la série (comme "le mal absolu") et également quelques nouveaux personnages interressants. Un tome pas du tout inutile et donc indispensable.