C
ondamnés à des travaux d’intérêt général, Nolan et Mirko découvrent, dans une décharge de la planète Prima Terra, un UCI, un appareil contenant des informations ultraconfidentielles qui semblent provenir d’un consortium scientifique. Accompagnés de la ravissante Lullaby, ils vont dès lors se retrouver malgré eux au centre d'un gigantesque complot visant à déstabiliser Prima Terra. Mais un enchaînement d'événements va les propulser à l'autre bout de la galaxie, au coeur d'un conflit séculaire dans lequel se joue l'avenir du vivant...
Deux sentiments contradictoires se dégagent après la lecture de cet album: l’un plutôt positif, l’autre, en revanche, franchement mitigé. En effet, pour un premier essai dans la bande dessinée, les jeunes auteurs ont fait preuve d’une indéniable maîtrise de leur art, tant sur le plan scénaristique qu’au niveau du dessin. L’univers SF est cohérent et bien pensé, les personnages sympathiques et développés et l’intrigue, sous contrôle. Le trait d'Alliel est précis, net et clair. Le dessinateur propose un graphisme agréable, agrémenté de décors assez somptueux. De plus, il arrive à éviter le traditionnel problème dans le rendu du mouvement, défaut assez courant chez les jeunes dessinateurs.
En marge de ces points positifs, et c’est normal pour un premier album, il y a aussi quelques erreurs que l’on pourrait qualifier de « jeunesse ». Ainsi, la mise en scène souffre d'un manque évident de dynamisme et de nervosité, les visages des protagonistes manquant souvent d’expression et la typographie des phylactères restant toujours inchangée et ce, quelle que soit la situation. Accompagné d'un cadrage parfois malheureux, ce problème rend certains passages totalement insipides, un comble quand il s’agit de scènes d’action (comme, par exemple, la course-poursuite à moto). Finalement, ce manque de nervosité reste limité à la première partie de l’album, l'histoire ayant tendance à gagner en vigueur à partir du moment où les héros arrivent sur la plateforme du consortium.
Mais ce problème « technique », facilement corrigeable, ne peut à lui seul justifier l’avis mitigé de votre serviteur sur cet album. L’aspect le plus pénible réside, sans aucun doute, dans le manque cruel d’originalité concernant l’intrigue générale : la présence d’une divinité ancestrale, de pouvoirs magiques, d’un guerrier extra-terrestre, tout cela sent fortement le déjà-vu. S’il y a quelques années le mélange détonnant entre la Science-Fiction et le Fantastique pouvait à lui seul garantir l’originalité d’une histoire, à l’heure actuelle, on friserait plutôt le trop-plein et l’indigestion.
En fin de compte, l'album Les terres de Cael déçoit tout autant qu'il séduit. Cette nouvelle série dispose d'atouts manifestes, qui invitent à relativiser ses défauts et en tout cas à ne pas porter de jugement définitif. La maîtrise technique des auteurs fait que l'on s’attache au devenir des protagonistes et que l’on veut connaître la suite des aventures de Nolan, Mirko et Lullaby même si le registre dans lequel ils évoluent ne soulève aucun enthousiasme particulier.
A suivre, en tout cas…
Un pur bijou cette série.
De l'action dés le départ. Une histoire fournie de plusieurs flashback, donc il est nécessaire de bien se concentrer sur chaque évènement pour en comprendre le sens un peu plus loin. J'adore ce principe.
Le dessin et les couleurs sont magnifiques.
Je découvre Syde et Alliel avec cette série, qui est malheureusement suspendue. J'espère vivement une suite, ou du moins une fin.