L
’hôpital universitaire dans lequel officiait le Dr Kotô admet un patient particulier : le secrétaire général d’une des principales formations politiques du pays. Atteint d’un cancer fibreux de l’estomac ses jours sont comptés. La progression de la maladie rend l’intervention périlleuse et la qualité du malade fait peser une pression inhabituelle sur l’équipe de chirurgiens. Pour la renommée du service et la progression des carrières ce qui peut se révéler comme une aubaine en cas de succès peut aussi devenir un cauchemar en cas d’échec. De quoi envisager de faire appel au talentueux médecin exilé pour, selon le cas, récolter les lauriers à sa place ou disposer d’un bouc émissaire. Pour Kotô, c’est l’occasion de revenir à la capitale et de retrouver ceux qui l’ont poussés à abandonner sa prometteuse carrière.
Sympathique. L’adjectif a trop souvent tendance à prendre une connotation négative mais il convient bien à Dr Kotô dans son sens originel. Les personnages le sont, de ce praticien placide et infaillible qui a réussi à se fondre dans un paysage a priori hostile aux étrangers, aux insulaires typés sans excès en passant bien évidemment par l’assistante du bon docteur, éminemment dévouée et méthodique, Mlle Oshino. Les situations fleurent bon la comédie sentimentale mais de qualité, les ressorts tragiques habituels des milieux hospitaliers mais avec une précision qui les rend crédibles et les relations humaines classiques mais justes. Ce tome 4 est également l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le secret du jeune prodige du bistouri à long cou (non, ne partez pas, il est… sympathique) et de se frotter à ses anciens et nuisibles collègues. Pour le reste, les cas traités sont exposés avec minutie, l’effort de pédagogie réalisé pour les détailler pouvant convaincre ou laisser de marbre c’est selon. Le jeu qui s’instaure entre l’infirmière qui en pince naturellement pour son patron, plus prompt à inciser un abdomen qu’à ouvrir les yeux sur l’intérêt que lui porte la jeune fille, contribue également à l’impression légère et agréable de l’ensemble.
Si Dr Kotô a tout de la bluette, il convainc sans peine et, une fois l’immersion réalisée, se révèle gentiment addictif au même titre que d’autres choses qui procurent des joies simples. Avec dix millions d’exemplaires vendus du manga relié au Japon, une adaptation feuilleton live pour deux séries et deux téléfilms, on se dit que d’autres ont dû être touchés par l’œuvre sensible concoctée par Takatoshi Yamada.
>> Chronique du t1
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