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izuki est une lycéenne qui décide de tout laisser tomber et de quitter la maison parentale du jour où elle est tombée amoureuse d'Adam, un jeune musicien rencontré dans la rue. Alors qu'elle se rend à un rendez-vous avec lui, elle est renversée par un véhicule. Parallèlement, Hotaru, une petite fille est également victime d'un accident de voiture alors qu'elle cherchait son chat. Les deux filles vont être unies par un lien bien étrange.
Ai Yazawa est connue pour sa série phare, Nana. Face à cette notoriété, les Editions Delcourt poursuivent la publication des œuvres de l'auteure, avec cette fois-ci le premier tome du triptyque Last Quarter (dessiné avant Nana). Yazawa délaisse le romantisme pur pour une histoire plus sombre puisqu'elle joue habilement avec le lien qui existe parfois entre les vivants et les morts par le biais de deux héroïnes : la première, Mizuki était amoureuse et erre sous une forme immatérielle et seule Hotaru peut la voir et tenter de comprendre ce qui lui est arrivé. L'auteure a choisi de placer sa romance sous le signe de la musique et la profession d'Adam n'est pas uniquement un prétexte, c'est tout l'album qui semble suivre une mélodie, pas forcément joyeuse, mais rythmée avec une certaine douceur. Cette finesse se retrouve également dans le trait de Yazawa où les personnages sont dessiné avec une grande pureté.
Last Quarter est un shojo mêlant habilement le romantisme et le fantastique et ce premier tome est assez prometteur, conservant une grande part de mystère car le sort de Mizuki semble incertain. Est-elle vraiment morte ou le groupe d'enfants autour d'Hotaru arrivera-t-il à réunir les deux amants ? La finalité de l'histoire semble bien se situer dans l'amour plus fort que tout.
Musique et amour ouvrent ce premier tome de [b][i]Last Quarter[/i][/b], mais rien dans le ton ni dans l'ambiance n'a à voir avec les autres séries de Ai Yazawa. L'atmosphère est plus mystérieuse, plus sérieuse, plus trouble, plus sombre. Et le changement est grandement appréciable. Car si la romance est bien présente, le côté un peu fantastique avec l'invisibilité et l'amnésie de Mizaki après son accident est une agréable nouveauté, même si ça n'est pas forcément innovant.
En tout cas, l'intrigue démarre bien et donne envie de connaître la suite. Côté dessin, on reconnaît immédiatement la patte de Yazawa, mais l'introduction de personnages qui sont en primaire (4 quand même) apporte une fraîcheur toute nouvelle et plaisante.