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eorges Rainette, alias Georges Frog, essaye de vivre de sa musique dans l'Amérique des années 30. Le Jazz est en vogue mais il n'est pas prêt à faire de concessions et à adoucir ses compositions pour le simple profit d'un producteur avide de succès. Ne reste alors qu'à organiser une "rent party", soirée musicale destinée à recueillir des fonds pour payer son loyer. Le souvenir de Cora est encore très présent et Rose, jeune fille à qui il donne des cours d'improvisation, ne parvient pas à lui faire oublier son ancien amour.
Philippe Gillot, Phicil, est fortement influencé par la musique. Que cela soit le Jazz avec Georges Frog ou le pop/rock avec sa série "London Calling", ses histoires trouvent une résonance particulière, bercées par des mélodies ambiantes, présentes soit en direct comme ici dans la vie d'un musicien, soit dans l'environnement des protagonistes sous quelque forme que ce soit. Le thème du jazzman intègre, et donc par voie de conséquence maudit, est traité avec légèreté sans la chape de plomb qui étouffe souvent ce type d'histoire qui finit forcément mal. Chez Georges Frog c'est l'espoir qui jaillit du héros presque toujours optimiste et heureux qui, même dans les moments les plus sombres, trouve toujours une raison pour sourire et reprendre du poil de la bête, avec sa bonne humeur et son allant qui font de lui le batracien le plus sympathique après le M. Crapaud de Plessix.
Le ton est proche de celui de Dillies et les personnages animaliers ne sont pas seuls en cause. Le traitement graphique est également similaire et l'ambiance, pleine de rêveries sentimentales et de franche camaraderie rappelle celles de Betty Blues ou Mélodie au crépuscule. A une différence près : une certaine dérision vient s'ajouter via la vie des instruments dont les voix et interventions jamais inutiles s'invitent dans le récit. Les couleurs de Drac rajoutent une touche de chaleur à un album déjà fort bien doté en vertues calorifères par les ambiances de nuit de concerts improvisés entre amis. Exception confirmant la règle : le trop n'est pas toujours l'ennemi du bien !
Invitez-vous sans complexe à cette "Rent party" et n'hésitez pas à verser les quelques euros nécessaires à l'existence de M. Rainette, lui permettant ainsi de vivre son rêve jusqu'au bout.
Jazz, années 30, New Orléans, amour, tout un programme…
Ce deuxième opus est dans la continuité du premier, léger, simple, sans histoire à nombreux tiroirs, on se laisse simplement porter par les tracas quotidiens de Monsieur rainette dans cette Amérique des années 30.
Le dessin est toujours aussi bien maîtrisé, simple mais efficace. L’ambiance et l’univers sont réalisés avec une telle virtuosité qu’on arrive presque à étendre une mélodie jazzy qui résonne au loin.
Dans cette histoire, Georges est toujours en quête de devenir une star du jazz mais a, comme tout bon musicien qui ce respecte, des petites difficultés financières. Pour réussir a continuer de vivre de sa passion, il donne des cours a sarah, la nièce d’un de ces amis. On fait aussi la connaissance de nouveaux personnages, toujours aussi attachants et riches en caractères.
La fin laisse pointer une suite avec un triangle amoureux Cora/Georges/sarah qui peut être très amusant et assurer encore de nombreuses péripéties à cette attachante petite grenouille.
On sourit souvent en lisant cette histoire, et on a hâte de lire les prochaines…
Bref un histoire sans prise de tête, un très agréable moment de lecture pour moi.