L
e Traité instituant la Communauté européenne a été signé à Rome le 25 mars 1957 par les représentants des six pays fondateurs. Cinquante ans que des peuples du continent, toujours plus nombreux, choisissent de se rassembler sous la même bannière. "C’est lors d’une rencontre amicale entre l’Ambassadeur de France en Allemagne, Monsieur Claude Martin, et Jacques Glénat pendant la Foire internationale du livre de Francfort que naquit l’idée d’une exposition mettant en exergue les capitales européennes évoquées dans la bande dessinée. L’Institut français a emboîté le pas. Il en résulte une mise en valeur d’images évocatrices créées par une centaine d’auteurs européens publiés en France et en Belgique".
Présentant un extrait d’album pour Copenhague ou Tallin et jusqu'à une cinquantaine de vignettes pour Paris, Capitales européennes en BD ressemble donc à un catalogue d’exposition. Panorama d’une "Europe des 21" en images (Bratislava, Helsinki, Ljubjana, Riga, Sofia et Vilnius manquent encore à l’appel), ce recueil de cases et de planches s’accompagne également d’un court texte sur les faits marquants qui ont façonné les principales villes des états-membres. De quoi satisfaire les bédéphiles-voyageurs qui trouveront là de quoi nourrir une curiosité jamais assouvie pour la bande dessinée et disposeront d’un livre d’images pour relier lectures et éventuels souvenirs ou projets d’escapades.
L’exercice était bien évidemment difficile puisqu’outre le fait que certains pays soient délaissés ou peu représentés, la répétition de quelques signatures pourra un peu lasser le bougon de service qui oublie que la matière n’est probablement pas illimitée dans ce domaine. Mais certains auteurs se sont fait une spécialité de transformer leurs personnages en fugitifs ou en « Europe-trotter » et se font un plaisir de travailler après relevés sur place ou sur documentation. D'autres non. Affaire de méthodes, de genres et de style. Dommage qu’il faille pourtant résumer Luxembourg au très symbolique Secrets bancaires et Stockholm à une incursion de Lady S. dans le cadre d’une remise de prix Nobel. Il aurait également été intéressant de pouvoir plus souvent comparer un même monument ou une même place croqués par des crayons différents. Mais la plus belle des initiatives ne peut offrir que ce qu’elle a sous la main. Un peu comme l’a fait Casterman pour ses collectifs Japon et Corée, ces - petites – frustrations donneraient envie qu’un éditeur «missionne» quelques auteurs pour se livrer à ce type d’exercice imposé et offrir différents points de vue.
Qu’à cela ne tienne, Capitales européennes en BD remplit son office. Dénué d’intérêt pour tous ceux qui ne jurent que par les actioners ou la rigolade en cases, il offre à un public d’amateurs, voire d'étrangers complets aux arcanes du 9ème Art, une compilation d’aperçus et pourra se glisser dans leur bibliothèque sur l’étagère des ouvrages thématiques qu'on ouvre de temps à autres.
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