A
près avoir réussi à retrouver Pablo et par la même occasion découvert l'envers du décor, Léa Valmont poursuit son enquête qui l'emmène loin des banlieues sur les traces des jeunes disparus expulsés du « village de l'espoir ». Ensemble, ils découvrent des indices intéressants dans l'ancien camp militaire du Larzac, mais leurs recherches sont interrompues par l'arrivée d'un hélicoptère dont les occupants cherchent manifestement à les faire disparaître.
Contre-enquêtes, quatrième tome de la série Intox qui en comptera cinq, paraît un peu plus captivant que le précédent, sans doute parce qu'il apporte, enfin, des réponses aux questions restées en suspens : l'origine des cauchemars de Léa et le passé de Pablo au Guatemala. Pourtant, il ne faut pas se fier aux apparences, le lecteur restera sur sa faim, car cet album n'est, au final, qu'une longue course-poursuite pour récupérer la cassette du film tourné sur le plateau du Larzac. Le propos est à peine exagéré car il est temps que cette intrigue trouve enfin sa conclusion. Gilles Chaillet nous réserve-t-il d'autres surprises ? Peut-être, mais à force d'avoir dilué son histoire, elle a perdu de sa saveur. Ce n'est pas le rythme très soutenu de ce tome qui relancera l'intérêt pour cette série.
Heureusement Olivier Mangin est à la hauteur, il est visiblement à l'aise avec ses personnages et l'intrigue concoctée par le scénariste. Son dessin est agréable et très détaillé, notamment dans le réalisme des décors. Les couleurs de Bruno Pradelle dans des tonalités sombres contribuent à renforcer cette ambiance de polar souhaitée par Chaillet.
Contre-enquêtes ne casse pas le rythme de cette série, affirmer le contraire serait de mauvaise foi car le récit ne souffre d'aucun temps mort, mais il laisse pourtant une impression décevante. Il est temps de dénouer cette intrigue policière au fil si détendu à force d'avoir tant tiré dessus. Gilles Chaillet s'est essayé à un style différent de ses albums historiques, mais la mayonnaise ne prend pas.
Faire de Ludo un personnage central de l'intrigue est une erreur de scénario. Le personnage d'Ortega devient de moins en moins crédible et l'histoire perd de sa force et de sa cohésion.
Espérons que le final soit à la hauteur.
5/10.
Moi je l'aime bien cette série! Je trouve la chronique trop sévère avec une histoire bien ficelée, énergique et qui accroche bien. On fait pas dans les jeux de lumière flashies et les plans spectaculaires mais Léa Valmont, l'héroïne a des qualités et des défauts sympathiques, et l'intrigue enchevêtrée dans les rapports entre medias, hautes sphères politiques et milieux mafieux dans notre société est épicée d'un zeste d'histoire personnelle et familiale peu ordinaire.
Par contre je n'aime pas les couleurs, comme quoi...