L
a riche héritière Lumina Hanaki a découvert l’amour avec Allen, son séduisant garde du corps, au grand dam de ses parents. Ces derniers comptaient la voir épouser Tarô Yanagiba, jeune homme de bonne famille et cousu d’or. Après une fuite à New York avec Allen, et la découverte du secret de celui-ci, Lumina retrouve sa vie de château. Esseulée, elle est prise à partie par un groupe de hockeyeurs mais son bien-aimé surgit promptement pour lui venir en aide. C’est décidé : elle va partir avec lui malgré les cris de ses parents et les manigances de Tarô.
Perplexité et incrédulité assaille à la lecture du Royal 17 de Kayono. L’inconsistance du scénario et l’invraisemblance des situations laissent pantois. La prolifération de scènes à caractère sexuel, allant jusqu’à la relation forcée, donne une touche certes plus adulte à ce titre shojo, tout en amenant à s’interroger sur la caution que peut accorder l’auteur au viol. Son héroïne ne semble en effet guère bouleversée… Sans doute l’amour l’aveugle-t-elle au point d’accepter que son amant la culbute séance tenante et violemment… Singulière façon d’aimer ! Mais il faut dire que les personnages sont affligeants et caricaturaux à l’extrême, depuis la jolie - et riche, ça aide – gourde jusqu’au rival pervers, en passant par l’amoureux bellâtre sans scrupules et les parents largués qui, tout en s’en désintéressant, croient faire le bonheur de leur fille. Le troisième tome clôt l’histoire tambour battant, sans même que le lecteur qui se sera accroché aux précédents ait eu le temps de souffler lors de ses multiples, irréalistes et rocambolesques péripéties. Sans tambour ni trompette, la fin surgit brusquement sur un happy end : All's Well that Ends Well … Enfin, un gros dernier tiers du volume est consacré à deux récits du même acabit, « Princesse Puffy et les 40 voleurs » et « Melmo passe toujours partout ! », aussi légers que le reste.
Néanmoins tout n’est pas à jeter dans cette série, car le dessin de Kayono relève l’ensemble. Précis, légèrement appuyé, le trait, sans être totalement classique, répond au style du shojo et les trames sont abondamment utilisées. Les protagonistes sont beaux et fringants, mais surtout, pour mieux accrocher l’œil, ce sont de véritables icônes de la mode. De quoi plaire aux donzelles lectrices de Jeune et Jolie ou autre magazine de ce genre. Ce n’est cependant pas suffisant pour faire oublier les faiblesses scénaristiques de Royal 17, titre qu’on réservera aux amatrices.
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