A
kari est toujours sur Mars, au 24ème siècle, et se forme au métier d’ondine. Alicia, sa supérieure, compte parmi les plus réputées d’entre elles, et fait profiter à sa jeune apprentie de ses diverses expériences. Le directeur de leur entreprise est toujours le débonnaire Aria, un gros chat martien amoureux de Hime, la directrice féline de Himeya, une société concurrente. Et au sein d’Himeya se forme Aika, une jeune fille parfois vindicative, admiratrice éperdue d’Alicia, et grande amie d’Akari… Tout ce beau monde vit sa vie, découvrant les petits secrets de Neo Venezia, la Venise martienne.
Suite directe d’Aqua, Aria en confirme les qualités. Paisible et reposant, le mode de vie de cette fastueuse cité perchée sur pilotis est un ravissement dans un univers désormais régi par la vitesse, l’efficacité et le rendement. Prenant le contre-pied des séries d’anticipation japonaises habituelles, Kozue Amano ose une saga sans héros, sans méchants, sans véritables aventures, et offre une chronique au quotidien de la vie étonnante de personnages atypiques.
Le dessin, de son côté, reste une authentique réussite. La grâce des ondines, les eaux paisibles et la bouille ronde et sympathique du directeur sont autant de petits détails qui appuient encore l’ambiance tendre et délicate du manga. Et au final, ces historiettes à fleur d’eau, juchées sur des gondoles, confinent à une simplicité et une pureté si totale que le lecteur en sort soit profondément ennuyé, soit résolument charmé.
Totalement hors du commun, Aria creuse son propre style, lent, bucolique et apaisant, et laisse la frénésie à ses concurrents. À découvrir, en se munissant évidemment des deux volumes de Aqua.
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