E
ffacée, Mimi s’éprend un jour de Gongyi, étudiant de la même école qu’elle, sans qu’il la remarque vraiment. Quelques temps après, alors que Mimi est entrée un peu par hasard dans une boutique de mode, elle est priée par la vendeuse d’essayer une robe que personne n’a réussi à porter jusqu’alors. Toute menue, elle parvient à l’enfiler et, en sortant de la cabine, se retrouve nez à nez avec Gongyi qui en est le créateur. Celui-ci décide que la jeune fille sera son modèle et la prépare en vue du concours où le vêtement sera présenté. Accompagnée de son amie Aimei, Mimi commence un dur entraînement afin d’être prête le jour dit, et espère en secret conquérir le cœur de Gongyi.
Les éditions Casterman se mettent à l’heure chinoise en lançant leur collection Huashu consacrée aux bandes dessinées de ce pays, comme Hanguk rassemble des œuvres coréennes et Sakka des titres japonais. Mimi de Yao Wei, qui a reçu le prix du meilleur album en Chine en 2004, News Boy de Hsu Pey Yu et La Rêveuse de Yao Feila inaugurent ce nouveau catalogue.
Le récit évoque la mode, le stylisme et les défilés, ce qui a des airs de déjà-vu. En lisant le premier tome de Mimi, on pense ainsi un peu à Paradise Kiss de Ai Yazawa, ou, devant la superstition de l’héroïne qui craint le « prince des étoiles », à Hachiko de Nana tremblant devant les sorts (imaginaires) du « roi des démons ». Bien que les amours de Mimi paraissent classiques et l’intrigue relativement peu originale, l’ambiance fraîche et le ton léger permettent de mieux apprécier l’ensemble. Par ailleurs les personnages s’avèrent attachants même s’ils manquent d’épaisseur pour le moment. Les lignes épurées et simples du dessin de Yao Wei mettent l’accent sur les émotions et l’expression, soulignant volontiers l’embarras, la surprise ou l’étonnement. Les décors sont très réduits, exceptés pour certains plans en extérieur. Le plus souvent les protagonistes évoluent sur des fonds blancs remplacés quelquefois par des trames.
Mimi est un shojo à la sauce chinoise plutôt agréable à lire grâce à son côté badin, mais il est loin d’être inoubliable. Toutefois, l’histoire étant bouclée en quatre tomes, il serait dommage de se priver de ce petit moment de détente.
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