A
près ses déboires avec Henmi un homme marié, Kon, jeune femme de 32 ans, vit une relation plutôt épanouie avec Kaji, même si celui-ci se montre peu expansif. Prise par son travail en mercerie, elle se fait pourtant du souci pour son ami coiffeur, Tetsu, que sa propre compagne a agressé, ainsi que pour son frère Yukari devenu méconnaissable et mélancolique suite à une série d’échecs amoureux. Mais bientôt, Kon elle-même doit faire face à un drame inattendu : le décès de Kaji.
Avec Mlle Ôishi, Minami Q-ta (Adieu Midori) offre un josei au ton très actuel et centré sur les relations humaines en général et sentimentales en particulier. Elle soulève des thèmes intéressants et décrit des situations très réelles, s’attachant à approfondir certains aspects des rapports entre hommes et femmes. Ainsi après le problème de l'argent dans un couple et celui de la possessivité, la mangaka met en avant les particularités d'une relation libre et distancée mais également la perte tragique du partenaire. Autre notion importante et d’abord délicat abordée dans ce troisième tome : la dépression et ses répercussions physiques chez un individu qui ne pouvant plus faire face sereinement à ses revers amoureux devient boulimique. Par ailleurs, l’auteur suit l’évolution psychologique de son héroïne au fil des ans. D’abord effacée et se posant une infinité de questions, celle-ci prend conscience de ses désirs, de ce qu’elle veut accepter ou refuser. Le dessin, assez simple, est épuré, parfois un peu hésitant. Souvent cadré sur les visages, il se concentre sur l’expressivité des personnages, mais laisse une impression de vide derrière sa sobriété. Cela est accentué par la quasi absence de décor en arrière-plan.
Mlle Ôishi se lit avec plaisir grâce à une intrigue bien construite et malgré un graphisme peu attrayant. C’est sans réticence qu’on ouvrira le quatrième et dernier tome qui vient de paraître.
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