N
ike, Leyla, Amir doivent se retrouver, c'est écrit depuis leur naissance à Sarajevo sous les bombes et les tirs de snipers. Le Rendez-vous à Paris aura donc lieu mais pas avant que Warhole (Holeraw? Rawhloe ?) n'abatte ses dernières cartes pour enfin dévoiler son jeu.
Quatre ? Rarement titre d'album aura été plus concis et plus juste. De trilogie, le Sommeil du Monstre a muté (c'est le terme qui convient !) en quadrilogie, découpage bien plus approprié a cette saga. Le titre questionne également le lecteur: au trio initial, faut-il incorporer son incontournable chef d'orchestre, le si fantasque Warhole, qui n'aura eu de cesse de jouer une partition comprise de lui seul avec l'humanité pour public (consentant ou pas !)? Qu'il soit tour à tour tortionnaire ou bienfaiteur, Warhole est de ces personnages qui s'affranchissent de tout jusqu'à leur auteur, tant est évidente la fascination que Bilal a dû éprouver en lâchant la bride de sa créature.
Sans doute l'œuvre la plus personnelle de Bilal jusqu'à aujourd'hui, mélange fait de désespoir, d'humour (souvent noir), d'amour aussi et donc finalement d'espoir en l'humanité. Si le lecteur pourra par contre s'être parfois perdu au détour de quelque passage plus obscur qu'un autre (trop personnel justement ?), rarement auteur de bande-dessinée aura donné de si belles lettres de noblesse à la science-fiction.
Encore !
Quatre? enfin ! pourrait-on dire ! En effet, cette oeuvre très personnelle de Bilal est complexe à aborder. C'est indéniable, les dessins sont très beaux (évidemment, il faut aimer le style...), mais le scénario quant à lui peut paraître complexe voire loufoque et ce quatrième acte arrive à point (voire en trop) pour terminer cette série.
Malgré tout, l'auteur arrive à ramener toute son oeuvre sur des idées bien présentes telles que mondialisation, religion, épidémie,...
Pour les amateurs, série à lire...
Ma première approche n'était pas super, parce que je comprenais pas tout et
que je n'avais lu la série qu'une fois en cachette quand j'étais petit. Alors voila
pourquoi je disais ce que j'ai dit de cette série.
Mais après plusieurs lecture et relecture j'ai commencé à comprendre le
véritable sens et le chef d'oeuvres inestimés qui se cachait derrière la froideur
des deux premiers opus. Le traits de Bilal est, jusqu'à ce jour, le trait que j'aime
le plus, son dessin est un des plus maitrisé que j'ai vu. Son scénario prends
(plusieurs?) relecture avant d'être enfin saisi.
Alors voila ce que j'avais à dire de cette série qui se trouve à être un réel chef
d'oeuvre.
(Peut-être Bilal aurait-il dû continuer sa série sur la même longueur d'onde que
les deux premiers albums?)
J'ai attendu la fin de cette tétralogie pour donner mon avis. Il est toujours très difficile de le faire pour une oeuvre de BILAL. Les 4 volets se construisent sur une période allant de 1993 à 2028 environ, autour de Nike, Leyla et Amir pour se terminer à 4 ... non à 5 avec Sacha et son bébé. Dans ce dernier opus, les dialogues, petites perles d'humour soulignent de façon magistrale la résistance de nos héros face à la bêtises des dogmes. Les planches, véritables tableaux mettent admirablement en scène l'histoire mais de façon plus intimistes que précédemment. Finalement le véritable espoir de l'humanité réside bien dans l'amour qui unit Nike et Leyla, Akim et Sacha et peut-être Stupko Rawloe alias Optus Warhole avec l'humanité ou tout simplement lui-même... Un nouveau chef d'oeuvre à lire et à relire !!!