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ragon, c’est son nom, est un policier expérimenté qui travaille pour les renseignements généraux (les RG du titre). Placé à la tête d’une petite équipe, il est sorti du système classique par son patron pour mener des recherches sur le financement du terrorisme. Plus que l’enquête, qui sert de fond et intéressera les amateurs du genre pour son souci du détail, c’est de l’existence de ces hommes en marge de la nôtre dont il s’agit.
F. Peeters s’est attaché la précieuse aide d’un véritable flic de terrain pour cette plongée dans un Paris peu connu du grand public. Alors, si la phrase « tout fait ou ressemblance … réalité … purement fortuite … » a valeur de loi concernant l’ensemble, la multitude d’anecdotes a elle la saveur si particulière du vécu et constitue la force du récit. Ce métier qui offre un contact avec toutes les composantes de la société, est un vivier de premier ordre pour un sociologue averti et le ton employé par Dragon n’est pas sans rappeler le bagout du chauffeur d’Un taxi nommé Nadir qui offrait aussi une vision décalée de la capitale. Truffé d’humour, avec un sommet atteint à l’occasion d’une courte collaboration avec des agents du F.B.I. qui sera prétexte à un étalage de poncifs réjouissants, le ton de cet album est aussi grave. L’approche du quotidien de Dragon et de ses collègues pose bien des interrogations sur ce besoin d’adrénaline, cette implication constante jusqu’à ne jamais en sortir, si ce n’est pour retrouver ses démons, la difficulté à discerner le bien du mal à force de côtoyer une certaine faune et les compromis. Tout cela amène à l’impossibilité d’avoir une vie familiale normale, délaissée au profit des sensations légalisées aux effets addictifs procurées par ce boulot. Alors, qu’est ce qui pourra manquer à cet album ? Peut-être le manque d’action directement lié à l’enquête, cela dépendra de l’attente du lecteur.
Le découpage et la narration sont parfaitement maîtrisés, F. Peeters prouve là sa faculté à changer de sujet avec aisance, même s’il ne faut pas se tromper, l’essentiel porte encore une fois sur l’humain. La collection Bayou étoffe ainsi avec RG un catalogue déjà bien éclectique et offre en contrepartie son support de qualité. Le dessin est efficace et expressif, la sueur perlant sur les visages nous ramène en plein dans cet été 2003, caniculaire. La mise en couleur est adaptée aux changements d’atmosphère et certaines cases nous offrent un Paris nocturne de carte postale, un peu comme celui de Nadir.
Les inconditionnels de F. Peeters ne retrouveront peut-être pas ce qu’ils avaient ressenti dans Pilules bleues ou encore dans la série Lupus en première intention, mais une lecture entre les cases et au-delà des apparences pourrait bien les surprendre. Ce premier tome, abordable comme un one-shot, devrait connaître une suite ; une nouvelle approche ?
Je n'aurais probablement pas lu cette nouvelle si ma vendeuse de bd n'avait pas insisté; et si celle-ci n'avait pas gagné un prix à Angoulême (excusez-moi d'être si "people"!). Je n'aime guère ce genre de format un peu lilliputien. Et puis, le sujet ne me paraissait pas très envoutant.
Du même auteur helvète, je possède le fameux Pilules bleues. Et j'arrive encore une fois au même constat: une bd puissante et de qualité intrinsèquement mais que je n'arrive pas à aimer plus que cela.
Le personnage principal n'est pas des plus sympathiques notamment dans ce premier tome introductif. On suit son quotidien au milieu des planques parisiennes entre le brunch chez l'ambassadeur et les filatures... J'ai beaucoup aimé par contre le décorticage de ce boulot pas comme les autres. J'ai apprécié également le réalisme des situations.
Le tome 2 semble humaniser davantage le personnage principal qui vît une histoire d'amour un peu singulière. Je commence véritablement à apprécier pleinement cette série.
Je pense sincèrement que RG peut plaire à beaucoup de lecteurs. Cependant, il ne faut pas s'attendre à des situations d'actions tonitruantes! Une autre forme de roman policier est née: c'est pas plus mal!
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Un polar honorable qui s'inspire de faits réels puisque le scénariste - qui est également le héros de cette BD - n'est autre qu'un ancien membre des RG. De fait, pas d'esbrouffe, pas de poursuites en voiture ou de fusillades spectaculaires, pas de grosses bagarres ... Au contraire, le scénario montre la réalité du métier de flic tel qu'il est : l'ennui du policier à poireauter et à rester planqué des heures au même endroit afin de surveiller d'éventuels trafiquants, les contraintes politico-administratives liées aux rivalités entre services, les filatures discrètes, etc.
RG est donc une BD réaliste que j'ai plutôt appréciée, même si je ne suis pas spécialement fan du dessin de Peeters que je trouve assez quelconque.
Flic, RG, autant de sigles inquiétants qui ont donné lieu à des mises en images flatteuses et édulcorées où le bien lutte contre le mal. Ici rien de tout cela, notre héros, Pierre DRAGON raconte et se raconte. Dans un quotidien où monotonie rime avec solitude, il doit chercher à coincer les trafiquants tout en subissant la guerre des autres services. Cette ambiance "école primaire" (pour citer l'auteur) nous ramène dans les cours de récré mais avec des vies et de l'argent en jeu ... La violence est donc bien là mais elle semble venir de notre quotidien et peut nous frapper avec une absence d'éthique totale ! Très intéressant.
Pierre Dragon est scénariste et acteur de l'histoire, ce sont ses anecdotes qui sont racontées, romancées dans ce premier tome de R.G., récit policier réaliste très réussi.
u cinéma, j'ai toujours beaucoup aimé les histoires de flic. Surtout les petits flics en civil sans esbroufe, ceux qui mangent de la planque et de la paperasse dans une banlieue ou un quartier pourri et cosmopolite. J'ai été ravi de retrouver tout ça en bédé.
Le ton est très réaliste, on est immergé immédiatement dans l'univers de Pierre Dragon, un flic au physique bourru mais profondément gentil et adepte de la méthode douce. On planque, on partage l'ennui du soum' (mais sans s'ennuyer en tant que lecteur), on croise des indics, on se heurte aux rivalités entre services...
Finalement, l'enquête en elle-même est secondaire, c'est Pierre Dragon qui est intéressant.
Et le dessin de Peeters se prête parfaitement à l'histoire. J'ai adoré certaines planches (je pense notamment au passage en voiture à 5h du mat' avec les reflets sur la carrosserie) et le dessinateur suisse rend parfaitement hommage à la fois aux personnages et aux ambiances qu'il retranscrit.
Je suis très fan du dessin de Peeters, j'étais donc déjà un peu en terrain conquis ! Le récit de RG est assez singulier dans la manière de présenter le travail de ces "super" flics que sont ceux des renseignements généraux ! Singulier dans le sens ou l'on sent la volonté des auteurs de coller le plus à la réalité du travail au jour le jour des ces travailleurs pas tout à fait comme les autres...et pourtant ! Point de James Bond ici mais des gars qui font un travail qui alterne entre ennui (bon dieu ce que ça doit être chiant ces planques), danger (mais quant il s'agit de corriger des petites frappes, pas les boss) et puis diplomatie ! Travail qui est directement la cause de la vie privée décousue et parfois vraiment déchiré, principalement celle de notre (anti-)héros, de ces mecs au final assez attachants. Tous ces éléments font de RG une BD réaliste mais jamais ennuyeuse, servi, et on ne s'en plaindra pas, par un excellent dessin. Très recommandable !
Œuvre de fiction mais inspiré du vécu de l’auteur, nous voilà embarqués dans la vie quotidienne d’un flic des RG. Loin des clichés, Peeters s’attache à nous montrer, à travers le personnage attachant de Pierre Dragon, chargé de surveiller des trafiquants suspectés de financer des terroristes, les vraies galères du policier : les planques, les magouilles politiques, les relations avec les indics, la vie de famille chamboulée.
Au cinéma, j'ai toujours beaucoup aimé les histoires de flic. Surtout les petits flics en civil sans esbroufe, ceux qui mangent de la planque et de la paperasse dans une banlieue ou un quartier pourri et cosmopolite. J'ai été ravi de retrouver tout ça en bédé.
Le ton est très réaliste, on est immergé immédiatement dans l'univers de Pierre Dragon, un flic au physique bourru mais profondément gentil et adepte de la méthode douce. On planque, on partage l'ennui du soum' (mais sans s'ennuyer en tant que lecteur), on croise des indics, on se heurte aux rivalités entre services...
Finalement, l'enquête en elle-même est secondaire, c'est Pierre Dragon qui est intéressant.
Et le dessin de Peeters se prête parfaitement à l'histoire. J'ai adoré certaines planches (je pense notamment au passage en voiture à 5h du mat' avec les reflets sur la carrosserie) et le dessinateur suisse rend parfaitement hommage à la fois aux personnages et aux ambiances qu'il retranscrit.
Vivement le tome 2, je suis pressé de retrouver l'univers de Pierre Dragon.
On est plongé dans la vie quotidienne d'une équipe des RG, en planque, pour établir les preuves d'un trafic
l'histoire est très réaliste et on s'attache aux personnages, dont le principal est co-auteur scénariste, et nous livre une fiction très proche de ce qu'il vit au quotidien.
Le trait de Peeters se prête très bien à l'histoire
On en redemande
J'ai bien aimé. L'intrigue est fluide et accrocheuse, et le dessin tres agréable a regarder.
Le réalisme de ce que peut vivre un agent des renseignements généraux est bien retranscrit (ennui des filatures, blagues "gauloises" entre collègues, rivalités avec les autres organismes tels que la DST). Dragon apparait etre un homme ordinaire, pas un justicier modèle. Il est tout sauf gentil, et n'hesite pas a utiliser tous les moyens qu'il a pour coincer ses cibles, ou réagir a une situation personelle ( vis a vis du nouveau compagnon de sa femme notamment). Au niveau de sa vie plus intime, il fait avant tout ce dont il a envie sur le moment, qu'il s'agisse des femmes ou de l'alcool... Enfin, nous avons l'image d'un monsieur tout le monde, avec les moments qu'il partage avec sa fille, celle d'un père avant tout.
La conclusion est egalement assez intelligente quand aux moyens restreints dont dispose la police quand celle ci se confond avec la politique étrangère.
A lire, ne serait ce que pour sa volonté de distance avec les clichés de la télévision.