L
e Quartier M est une immense zone urbaine délabrée, dont la population adulte souffre d’amnésie collective. De nombreux adolescents, sans aucun avenir, sombrent alors dans la violence et la délinquance, formant des groupes organisés à l’image de la bande Rana au slogan provocateur : « Ranafout ! ». Maël et Mog, deux potes inséparables, parviennent pour leur part à conserver une lueur d’espoir et préserver de fragiles liens familiaux. Mais pour combien de temps ?
Prévue en trois tomes, cette nouvelle série d’anticipation interpelle en premier lieu grâce à son graphisme particulièrement attrayant, bien que ce soit le premier album de Benjo et Zano. Certains regretteront peut-être un manque de personnalité tant l’influence des manga est évidente, ou pourront être gênés par un trait un peu trop figé. Toutefois, ces reproches seront vites compensés par le soin apporté aux décors et la mise en couleur qui sait parfaitement renforcer l’atmosphère étouffante de ce récit futuriste. Il suffit d’observer la première planche offrant une vue plongeante sur le Quartier M pour s’en convaincre.
Sur bien des points, le scénario concocté par Stéphane Beauverger évoque Akira : décors apocalyptiques, population en pleine dégénérescence, adolescents rebelles aux devants de la scène ou encore amitié mise à rude épreuve. Mais au-delà de cette référence parfaitement assumée, des idées tout à fait intéressantes abondent, dont on a hâte de découvrir comment les auteurs vont les exploiter. En premier lieu bien entendu, cette étrange amnésie qui touche les adultes, mais aussi le mystère entourant les immeubles qui s’écroulent un à un ou le culte d’un héros de feuilleton, le Doge, dont l’image est omniprésente.
A l’image des Chroniques de Magon qui partage les mêmes influences, Quartier M possède des qualités évidentes. Les auteurs doivent maintenant confirmer et développer ce potentiel pour en faire une série indispensable aux amateurs de science-fiction.
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Je n'ai pas apprécié le graphisme japanisant (je suis hemétique aux graphes manga). J'espérais m'y faire à la lecture mais cela ne s'est pas produit. L'univers est plaisant (une impression de cyberpunk avec un lien social, la technologie en moins) mais il y a trop peu d'infos qui permettent de le décoder suffisament pour créer une réelle accroche (les immeubles disparaissent pourquoi ?). J'ai un sentiment de vide : beaucoup de traits et de couleurs pour une trame qui tient en un synopsis.
Franchement, "pas terrible" (qui correspond à 3/10) est l'impression qui m'est venue après avoir refermé ce livre.