N
é par une glaciale nuit d’hiver, orphelin dès sa venue au monde, Oliver Twist est un jeune garçon qui subit les nombreux aléas de la rude vie des miséreux londoniens. Ballotté de refuge en orphelinat, il trouve un semblant d’affection et de reconnaissance auprès de monsieur Sowerberry, un croque-mort qui reconnaît en lui un futur associé au fort potentiel. Malheureusement, les jalousies et les mesquineries de son entourage le jettent une nouvelle fois à la rue… Qu’adviendra-t-il d’Oliver ?
Premier tome d'une série de cinq, cette adaptation d’un grand classique de la littérature anglaise du XIXème siècle est l’œuvre de Loïc Dauvillier (Ce qu’il en reste, Le portrait…) et d’Olivier Deloye (dont c’est le premier album).
Adapter un livre aussi sombre relève de la gageure, et Dauvillier semble avoir pris le parti de simplifier au maximum les faits pour se concentrer sur la méchanceté abrupte des adultes et des autres enfants envers ce pauvre Oliver, victime naïve d’un acharnement du destin. Ce manichéisme assumé est souvent agaçant, mais se rapproche du ton du feuilleton de Charles Dickens, qui écrivait là une histoire militante, dénonçant l’écrasement de l’humain par sa condition sociale et un travail souvent humiliant. Malheureusement, ici tout se résume à ce que subit le jeune héros. Difficile cependant de juger cette série sur ce seul premier tome, puisque les choses sérieuses s’engagent lors des dernières planches. Il faudra donc attendre le deuxième volume pour se faire une idée plus précise de la qualité narrative déployée par les auteurs.
Le dessin, de son côté, est un descendant direct de celui des auteurs classiques de la nouvelle vague (Sfar et Blain en tête). D’apparence malhabile, le trait tremblant de Deloye semble tout à fait indiqué pour souligner encore les malheurs du jeune orphelin, et les couleurs du duo Merlet & Rouger sont bien senties, évoluant entre ocre et grisaille. À défaut d’originalité, le choix artistique peut être salué pour son évidence.
Un premier tome de qualité, plus léger que le roman, mais tout aussi tragique. La suite à paraître permettra d’apprécier véritablement le travail d’adaptation effectué.
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