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ax est jeune, délinquant et se prépare à sa première grande bataille rangée. Celle-ci est prévue au Centre Commercial des Quatre-temps, à Paris. Malheureusement, alors que tout semblait bien parti, ses amis cassant les dents à leurs ennemis, lui-même bastonnant avec une hargne farouche, il va se heurter au chef de l’autre groupe, un molosse brutal et sanguinaire. Obligé d’en venir au couteau, il le poignarde, et devient dès son arrestation le symbole médiatique de la dégénérescence de la jeunesse française. Car, à la veille des élections présidentielles, ce combat entre gangs est du pain béni pour le Ministre de l’Intérieur, qui a fait de la sécurité et de la répression son cheval de bataille.
Prépubliée dans le magazine Shogun Seinen, Anarky a connu plusieurs versions : conçu d’abord avec Shaos, l’auteur de Holy Wars, elle est ensuite passée sous les crayons d’un duo de dessinateurs italiens. Et l’argument post-apocalyptique des débuts a laissé place à une chronique contemporaine qui se veut proche de la politique-fiction.
Anarky part d’un concept alléchant, en cette période électorale : sur fond d’émeutes, un homme politique ambitieux aux méthodes brutales décide de passer la vitesse supérieure. S’ensuit une intervention militaire, et une période qui frôlera la guerre civile. Malheureusement, la narration est bancale, avec des sauts dans le temps qui oublient au passage de conserver un tant soit peu de la personnalité des protagonistes, Max le premier. Les politiciens sont des caricatures éhontées, et l’histoire qui se déroule sous les yeux du lecteur peine à intéresser.
Il est tout aussi facile de mettre le dessin en cause : encrage bâclé, mise en page maladroite, tramage calamiteux… L’interview de fin de volume nous apprend que les deux dessinateurs travaillent en studio, et il est malheureux de constater que l’on retrouve dans leurs planches nombre de défauts parfois inhérents à cette méthode de travail, tels qu'un déficit de personnalité dans le trait ou une absence de souffle ou de passion.
Un projet ambitieux desservi par un dessin calamiteux, un recours quasi-systématique aux clichés et une narration boiteuse. Avec Anarky, la collection Shogun n'a pas encore trouvé le projet original qui en fera un véritable label.
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